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L’acteur différencie peu le travail
à fournir pour les longs ou les courts-métrages. Les nouvelles
générations de producteurs ont moins d’argent, tournent
en DV, et les temps de tournage se voient considérablement
réduits. « On peut faire un long en cinq semaines »,
analyse le jeune comédien formé à l’Ecole du cirque de Fratellini.
Le téléfilm qu’il vient de tourner sur Jean Jaurès aux côtés
de Philippe Torreton sortira en janvier sur France 2 :
il y joue un secrétaire syndical en costume. La rencontre
avec Torreton, dont le professionnalisme et la simplicité
ont suscité son admiration sincère, fut un bonheur pour
Alexandre. « J’ai adoré jouer en costume, cela aide
à la mise en condition…et puis l’habit fait le moine ! ».
Ses yeux d’enfant brillent, et déjà il ne tient plus en
place. Il faudra qu’il retravaille avec Jean Daniel Verhaegue
– Les Thibault, c’était déjà avec lui – mais aussi
avec Landron ou Amsalem, car Alexandre Brasseur a le chic
pour fidéliser les réalisateurs qui ont misé sur lui. Il
aime les relations fortes qui naissent au sein d’une équipe,
les coups qu’ils vont boire ensemble, après les journées
de travail, et qui comptent sûrement autant que les échanges
professionnels en plateau. Après dix ans passés à faire
ce métier, Alexandre se sent « en place »,
désormais. Il est prêt à tout jouer, avec un appétit de
vivre et de travailler qui frise la contagion. Ses deux
enfants, de six et trois ans, sont un catalyseur de vie :
« si tout s’arrête côté cinéma, je pourrais toujours
les regarder grandir ! ». Mais ça ne s’arrêtera
pas, puisque cela commence tout juste. Et puis Alex sans
travail, ce serait un lion en cage. Un lion qui s’occupe
en allant au cinéma se nourrir du travail des autres.
« J’ai ressenti un véritable choc émotionnel en voyant
Big Fish de Tim Burton, ce film m’a vraiment scotché. »
Mais la visibilité sur son emploi du temps reste courte
à ses yeux d’angoissé : quelques mois, bien remplis,
qui posent déjà la question de l’après. Un projet théâtral
qui devrait voir le jour en janvier lui occupe la tête.
« Ce n’est pas de ne rien faire qui me fait stresser,
c’est de ne pas avoir de projets ». Les remises
en question, les moments de doute où le téléphone ne sonne
pas, il a connu, merci. Neuf mois ont passé où il fallait
tromper la peur, se mettre au vert en attendant et prendre
son mal en patience. Le régime des intermittents du spectacle
lui a permis de continuer à faire vivre sa petite famille,
mais il reconnaît les abus d’un tel système. « Je
veux bien faire des efforts, mais tout le monde doit en
faire, car trop de personnes abusent…et pas seulement le
privé. » En gros travailleur, Alexandre ne mâche
pas ses mots pour ceux qui profitent sur le dos des autres.
Il aurait aussi bien pu être médecin ou pompier, des métiers
où il faut tout donner, sans s’économiser. Des métiers qui
le fascinent comme un gosse. En secret, il rêve du jour
où on lui proposera un rôle d’urgentiste en blouse, un déguisement
dans lequel il mettra, en plus de son talent, toute sa générosité.
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Le Mal de vivre (2002) de Jean-Michel Pascal,
Franck Llopis
Les Textiles (2003) de Franck Landron avec Barbara
Schulz
Plus beau jour de ma vie (2004) de Julie Lipinski
avec Jonathan Zaccai
Quand les anges s’en mêlent (2004) de Crystel
Amsalem avec L. Cote
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