Philippe Dumat est un grand monsieur du doublage. Cette activité
ne l'a pas quitté pendant 40 années durant lesquelles
il a su s'y faire une place importante. A 79 ans, il exerce
toujours ce métier avec dynamisme, même si ses
" apparitions vocales " se font plus rares. Portrait
d'un comédien talentueux, qui a su demeurer très
modeste et extrêmement charmant.
LA VOIE DU COMEDIEN
Philippe Dumat est né le 4 mars
1925 à Neuilly-sur-Seine. Tout jeune déjà,
il souhaite devenir comédien, contre l'avis de ses parents.
A 18 ans (en 1943), il entre au théâtre Pigalle
et est la doublure de trois rôles dans une comédie
musicale, " Rien qu'un baiser ".
A ce sujet, il se souvient notamment de sa rencontre avec Pasquali,
comédien et metteur en scène (que les voxophiles
et disneyphiles connaissent comme étant la voix de Merlin
l'Enchanteur dans le Disney éponyme), lors d'une audition
pour Feux du Ciel, la suite de Rien qu'un baiser. Pasquali,
après s'être montré odieux avec lui au moment
de l'audition, l'engage dans la comédie musicale en tant
que choriste, emploi auquel il ne songeait pas du tout.
Devant le mauvais caractère du personnage, il fait quelque
chose qu'il n'avait jamais pensé faire auparavant : il
lui demande 24 heures pour réfléchir et finit
par refuser. Entre temps, il a été engagé
pour jouer des rôles importants en province dans les pièces
La Porteuse de Pains et Les Deux gosses.
En 1956, il intègre la troupe de Robert Dhéry,
comprenant entre autres Colette Brosset, Louis de Funès
(occasionnellement), Jacques Legras ainsi que Pierre Tornade
et joue au théâtre à Londres la nouvelle
version des Branquignol, La plume de ma tante. Il se rappelle
avec amusement les représentations en langue anglaise,
et notamment Colette Brosset, qui suscitait les rires quand
elle demandait des renseignements avec son accent " frenchy
".
On peut le voir par la suite dans une douzaine de pièces
filmées pour la fameuse émission Au Théâtre
ce Soir, mais il a fait aussi ses armes au cinéma, surtout
dans des petits rôles.