Si le monde cinématographique de Quentin Tarantino était un
famille, Uma Thruman serait sans aucun doute sa femme, Samuel
L. Jackson serait son pote black et Michael Madsen serait
quant à lui certainement son frère...
MADSEN, OU LA POSITION DU FRERE CHEZ TARANTINO
Quentin Tarantino n'a jamais connu
son père. Son appétit cinématographique l'a confronté souvent
à la figure paternelle dans le film et lui a permis de se
construire une image de ce qu'aurait pu/dû être son paternel.
Un père cool, absent régulièrement pour des missions délicates,
un père invincible, maitre aussi bien dans l'art du gunfight
que dans le maniement du sabre. Un tueur. Le tueur. Bill.
Sa projection sur le personnage de Bill dans son diptyque
Thurmanien semble très ancrée, tant la réflexion sur la filiation
et la relation avec l'entité paternelle du couple est prépondérante
dans Kill Bill vol.2. Dans cette représentation, Tarantino
est évidemment lié à Uma Thurman, muse du réalisateur californien,
mais également à Budd, campé par la gueule Madsen, véritable
looser sorti d'une série Z, videur dans une boite de strip-tease
minable, vivant dans une caravane paumée dans le désert de
l'Arizona. Et ainsi pourrait se résumer la carrière de cet
acteur atypique, souvent dans l'ombre en tournant un nombre
incalculable de séries B mais éclairé par la lumière de son
ami Quentin lorsqu'il décide de le mettre en scène.
En vingt ans de carrière, Michael Madsen a joué dans plus
de 100 films. Nombre semblant d'ores et déjà énorme, mais
qui ne cesse de grandir tant Madsen enchaîne les projets.
Il aura notamment tourné 14 films dans la seule année 2000.
Boulimie d'acteur ? Course au cachet ? Certainement un peu
des deux. Il déclare à ce propos: « Si j’avais assez
de pognon sur mon compte en banque, je m’en épargnerais bien
quelques-uns ! J’ai cinq gosses, trois femmes, enfin, j’ai
eu trois femmes, avec les pensions tu as toujours l’impression
de les avoir encore (sourire)… Je vis à Malibu, j’ai
un train de vie, tout ceci coûte cher… ».