Madsen voit le jour en 1958 à Chicago, Illinois. Il commence sa carrière d'acteur au Steppenwolf Theater avec John Malkovitch. Le début des années 1980 voit l'arrivée de son visage découpé au sécateur et de sa voix caverneuse et éraillée. Les films sont toutefois plus que mineurs, la plupart sortant directement en vidéo sur le sol américain et voyant rarement le jour en France. Il faut attendre les années 1990 avec The Doors d'Oliver Stone et Thelma et Louise de Ridley Scott pour que Michael puisse réellement faire ses preuves dans des films d'envergure. Mais ce n'est qu'en 1992 que le très grand public le découvrira. Car c'est précisément cette année-là que Michael accepte de tourner dans un film de gangster à très petit budget, porté à bout de bras par un réalisateur inconnu et surexcité, pensant certainement tourné une n-ième série B: Reservoir Dogs est une bombe qui éclate au festival de Cannes, et c'est sa scène de torture et de découpage d'oreille qui reste dans les mémoires. Campant parfaitement le psychopathe Mr. Blonde et jouant aux côtés de monuments du cinéma indépendant américain comme Steve Buscemi ou Harvey Keitel, Madsen marque des gros points auprès du public. On pense alors au lancement de sa carrière, à la propulsion vers le devant de la scène dans la catégorie des acteurs indépendants d'Hollywood.

Que nenni.

Michael prend le rôle du père gentil et aimant dans Sauver Willy en 1993. Belote. Rebelote. Dix de der. Il enchaîne de nouveaux les films mineurs et les nanars. En 1994, Tarantino lui propose le rôle de Vincent Vega dans Pulp Fiction. Il refuse pour pouvoir tourner Wyatt Earp sous la direction de Lawrence Kasdan (scénariste de L'empire contre-attaque) et aux côtés de Kevin Costner et Dennis Quaid. L'explication est simple: « Mon agent - qui ne me représente plus aujourd’hui - était persuadé qu’après avoir fait Reservoir Dogs, je devais changer de style et changer mon image. Quel con. » Les films pleuvent, certains seulement sortant légèrement du lot, comme Donnie Brasco en 1997 dans lequel il tient un petit rôle de truand, mais l'ensemble reste très anecdotique.

Aujourd'hui Michael a peut-être trouvé un contrat à durée indéterminée avec la saga James Bond qu'il a rejoint en 2002 avec Meurs un autre jour dans lequel il incarne un directeur de la CIA un peu cow-boy. Les Kill Bill le relancent également sur le devant de la scène qu'il devrait aussi vite quitter avec en ce moment pas moins de huit films en préparation dans lequel il devrait encore incarner un flic blasé ou un truand violent. Mais si le prix à payer est de tourner dix navets pour obtenir une apparition remarquable, on passera volontiers outre...