LES CLES DE SA MAISON
Les huit minutes d’applaudissement ininterrompus
du public de Venise lors de la projection des Clés de la
maison montrent clairement que le film comme ses interprètes
est un des gros chouchous de la compétition. Dans les pronostics
concernant le prix d’interprétation masculine, Kim Rossi Stuart
semble même avoir toutes ses chances, en concurrence serrée
avec le Javier Bardem magnifique de Mar Adentro.
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Ce qui frappe au premier abord, quand
on rencontre ce très grand acteur (au sens propre comme
au figuré), c’est la sensation de calme, de douceur extrême
qu’il exprime dans son attitude, ses gestes et son regard.
Le sourire est discret, le regard bienveillant.
Une image belle presque lisse, qui se rapproche assez de
son rôle (pas évident) de jeune père, en quête de pardon
envers un fils handicapé, qu’il a abandonné, quinze ans
auparavant. Un joli rôle que Kim Rossi Stuart a construit
dans l’écoute attentive de son jeune partenaire, Andrea
Rossi. Au quotidien, le tournage des Clés de la maison,
(présenté en compétition officielle à Venise), a consisté
à concilier une équipe professionnelle et l’enfant à cette
idée de dévouement que véhicule le film, explique le réalisateur
Gianni Amelio, lors de la conférence de presse. « L’état
de grâce était donné tous les matins par Andrea qui arrivait
sur le plateau. Nous avons travaillé avec ses lapsus qui
surgissaient comme des perles. Andrea sortait dix perles
par jour, c’était surprenant. Nous nous sommes donc beaucoup
rattachés à ce qu’il nous racontait. » Une écoute
nécessaire pour construire une relation dense, comme la
décrit le comédien italien : « C’est un film
basé sur le contraste externe-interne d’un père blessé de
l’intérieur et d’un fils blessé de l’extérieur. »