|
Des nouvelles du Nécrophile
de Philippe Barassat
Voici le nouveau problème
: après un an de recours administratifs
nous avons obtenu l'avis favorable du ministre
et par conséquent l'accord de la DASS
en ce qui concerne le rôle de l'héroïne,
une petite fille de 10 ans, interprétée
par Ilona. Nous avons donc pu reprendre le tournage,
prévu pour la Toussaint prochaine.. Le
rôle du héros a été
accepté par Laurent Terzieff. Nous avons
recommencé le casting à la recherche
d'un garçon de 12 ou 13 ans, personnage
secondaire mais essentiel de l'histoire qui
tombe amoureux de la petite fille, et n'obtenant
pas son amour se venge en révélant
à la population les activités
secrètes du veille homme.
La médecine du travail a rejeté
les deux garçons que nous leur avons
présenté, prétextant non
pas leur inaptitude physique à jouer
dans le film - appréciation, qui serait
néanmoins dans le domaine de leurs compétences-
mais les rejetant en fonction de la qualité
morale du film.
Or le film a été jugé sur
le fond par le ministère puis la DASS
et on ne peut désormais plus lui rétorquer
son aspect moral, lequel pouvait avoir du sens
en ce qui concernait la petite fille confrontée
aux thèmes de pédophilie ou de
nécrophilie, mais n'en a plus aucun dés
lors qu'il s'agit du petit garçon qui
est complètement étranger à
ces problématiques.
C'est donc dans le seul but d’empêcher
le film de se faire que ces deux médecins
du travail ont décidé l'inaptitude
des garçons, comme eux mêmes nous
l'ont ensuite expliqué. Le film à
leurs yeux est une honte pervers qui ne devrait
pas exister et leur mission consiste à
l’empêcher d'exister par tous les
moyens, y compris visiblement les illégaux
et ceux qui ne relèvent plus de leur
compétence. Le prétexte néanmoins
avancé est que le petit garçon
embrasse sur la bouche la petite fille (baiser
de cinéma bien sûr vu de loin,
où les lèvres ne se toucheront
même pas).
L'avis de la médecine du travail est
soumis à celui de la commission de la
DASS qui doit trancher. La commission après
nous avoir assuré par téléphone
qu'elle n'appuierait pas cette décision,
s'est réunie et a avalidé cette
décision , interdisant donc - contre
l'avis du ministre et forcément encore
avec l'accord du CNC présent lors de
la commission (nous sommes en train de vérifier)
- la présence d'un jeune garçon
dans le film.
Cela m'oblige soit à interrompre à
nouveau le film - procès de deux ans
minimum contre la dass, ou tentative d'un nouveau
recours en grâce ministériel de
plusieurs mois - et couler par conséquent
la production qui ne survivra pas à ce
nouveau drame. La solution qui consiste à
tourner le film coûte que coûte
avec un gamin est impossible. En effet la médecine,
la dass ou des gens qui surveillent ce film
de prés et qui sont au courant de tout
-je ne suis pas parano, dés le passage
en pleiniére du scénario, j'ai
été convoqué à la
brigade des mineurs au sujet de ce projet;,
suite à la plainte et aux inquiétudes
de groupes qui se voulaient anonymes- ces gens
pourraient faire saisir caméra et pellicule
dés le premier jour de tournage , via
la police, ce qui m’empêcherait concrètement
de faire le film.
Dernière solution: utiliser un enfant
de plus de seize ans non soumis au contrôle
de la dass, mais j'ai peur que cela change considérablement
el sens du personnage. En effet qu'un gamin
de 12 ou 13 ans, assez innocent en matière
amoureuse, drague une petite fille de 10 ou
11 ans, me semble touchant. Ce n'est plus du
tout pareil si c'est un enfant de seize ans
qui cherche à embrasser une fillette
de 10 ans...
Voilà où nous en sommes. Avec
notre avocat nous avons décidé
d'envoyer des huissiers à la DASS pour
exiger des explications. Nous continuons le
travail et le combat.
Philippe Barassat
|
