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Quand on réalise
un long métrage, tout d’un coup, des idées
fortes comme celles-ci apparaissent. On ne sait pas d’où
elles viennent. On a tellement ressassé l’histoire
et les personnages, que des évidences apparaissent
soudain. Je comprends quand des cinéastes découpent
vaguement leur film dans leur tête et arrivent sur
le plateau presque " vierge " par rapport
à ça. On se laisse porter. Cela m’est arrivé
à trois ou quatre reprises sur le tournage. Certaines
séquences n’étaient pas écrites, comme
celle où Anne Verrier est arrêtée par
la police municipale alors qu’elle pleure dans un champ.
A l’origine, c’était une séquence construite,
écrite, qu’on a dû changer pour de multiples
raisons. C’est venu comme ça. La séquence
où l’on suit Anne Verrier dans la forêt n’était
pas construite comme cela non plus… Un peu plus préparée
cependant car il fallait prévoir un steadycam mais
décidée seulement trois ou quatre jours avant…
Objectif Cinéma :
Des idées directrices existaient
cependant déjà : le principe du champ
contre champ par exemple…
Alain Raoust : C’était
bien installé, c’était un petit peu l’enjeu
du film… C’était pour renforcer l’aspect d’un personnage
en résistance et jouer " le champ contre
le champ ", l’opposition. A chaque plan sur Anne
Verrier, on est vraiment frontal. Elle est filmée
de face. Et les personnages à qui elle parle sont
filmées de manière un peu plus décalée
pour accentuer le côté têtu, obsessionnel.
Je demandais à Caroline de jouer avec le front. Elle
joue donc plus avec la tête légèrement
baissée, elle joue plus du front que du menton. Elle
a un air un peu buté.
A tel point que dans la séquence de la confrontation,
son personnage et celui de Roger Souza ne sont pas dans
le même plan. Petite entorse à Bazin :
le bourreau et la victime ne sont pas dans le même
plan. Et pourtant ça a l’air de fonctionner…
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Objectif
Cinéma : Et le plan
séquence de la mère avec le fil à linge :
était-il prévu dès le départ ?
Alain Raoust : Oui. Juste l’axe
était différent. A chaque fois qu’on voit les
personnages ensemble dans le même plan, c’est qu’ils
sont liés par la famille. C’était mon idée…
La mère ou le beau-père sont filmés dans
le même plan que leur fille. Alors que le juge (ou le
patron) et Caroline sont filmés champ contre champ.
Objectif Cinéma : La
cage a t-il été
un film difficile à monter économiquement ?
Alain Raoust : Cela a été
difficile et éprouvant, oui. Mais je ne suis pas le
seul en 2001 à avoir essuyé des refus de coproduction
télé, et ce sans motivations artistiques, avec
cette même phrase : " comprenez-nous, on ne
peut pas ". Ce fut une très mauvaise année,
à cause du désistement permanent de Canal +.
Le film a été dur à monter financièrement
malgré l’avance sur recettes, l’aide très conséquente
de la région Centre et celle de la Fondation Gan.
Objectif Cinéma : Paolo
Branco (Gemini Films) était présent dès
le départ comme producteur ?
Alain Raoust : Non. C’est un
projet Ahora Films à l’origine. Anne Ruscio a été
la productrice du film pendant deux ans, et face à
l’impossibilité de monter le film avec Ahora, elle
est allée voir Paolo Branco pour lui proposer une coproduction.
Il a en fait un peu renversé cette coproduction puisqu’il
est devenu producteur du film. Mais sans lui, le film ne se
serait pas fait du tout…
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2002 La cage avec
Caroline Ducey, Roger Souza
1997 La vie sauve
(cm)
1994 Muette est la
girouette (cm)
1992 Attendre le
navire (moyen métrage)
1990 La fosse commune
(cm)
1989 L'hiver encore
(cm)
1988 On The Ground
Again (cm)
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