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- la dialectique résolue non pas de façon
hégélienne mais par l’usage de l’oxymoron (l’union des contraires)
à la manière Pasolini et l’immédiateté sacrée du monde entier
juste avant qu’elle ne se perde, traduite par la langue lumineuse
de Hölderlin (voir la fin sublime du Dernier Plongeon :
un envol de pélican après la traversée amoureuse d’un champ
de tournesols sur la bande-image, du Bach et du Hölderlin
lu par le plus grand acteur européen Luis Miguel Cintra sur
la bande-son) ;
- la cinéphilie pointue et voyageuse du mélancolique Serge
Daney (leur amour partagé des corps hollywoodiens (8))
et l’infaillibilité éthique et combattante du couple marxiste
Straub et Huillet (très fort Monteiro puisqu’il citait Sicilia !
dans Le Bassin de J.W. qui leur est dédié alors que
leur film ne sortit que deux ans après le sien ; très
malin également puisqu’il les connaissait bien et savait l’avancement
de leurs travaux concernant Elio Vittorini), etc.
Hétéronomique Monteiro qui aura été en cela l’alter ego en
cinéma du confrère en littérature Fernando Pessoa : celui
qui multiplie et distribue les identités (Jean Watan, Henri
le navigateur, Max Monteiro, Jean de Dieu bien sûr et bientôt
Jean Vuvu – increvable charogne de Monteiro dont finalement
on se dit que la mort n’aura pas pu faire la peau ! –
que l’on découvrira dans son prochain long métrage prévu pour
cette année, Va-et-vient) pour mieux les disséminer
partout où elles peuvent se loger, dans l’histoire des arts
comme au cœur d’un quartier populaire portugais. Restent les
corps de Nanni Moretti et Elia Suleiman pour continuer cette
œuvre d’intériorisation par leur propre corps et donc sur
le mode burlesque d’une crise contemporaine de la représentation
cinématographique (les thèmes de la maladie ou de l’épuisement)
afin de ne jamais désolidariser le cinéma du monde qu’il est
censé regarder.
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Cosmologie cinématographique, dont le principe
n’aura été que le balancement funambule entre sa propre extension
à l’infini et le néant qu’elle suscite pour appeler à une
nouvelle forme extensive, à un nouveau film : l’œuvre,
même après la mort de son auteur, a de toute façon emmagasiné
suffisamment d’énergie pour être sur l’orbite (cf. Rivette)
de l’inépuisable et de l’inextinguible. Cosmogonie dont le
vœu résistant (résister, disait Gilles Deleuze, c’est créer),
persévérant (mot qu’affectionnait Daney), toujours réitéré,
est d’être follement aimé. Et que cet amour ne se vive que
sous la forme créatrice de l’œuvre d’art, en soit le synonyme
pur et simple.
« Dans la vie de tous les jours alternent la cosmogonie
et l’apocalypse : créateurs et démolisseurs quotidiens,
nous pratiquons à une échelle infinitésimale les mythes éternels ;
et chacun de nos instants reproduit et préfigure le destin
de semence et de cendre dévolu à l’Infini »
E.M. Cioran, op. cit., p.103).
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Longs métrages
2002
Va et vient avec Joao César Monteiro, Rita
Pereira Marques
2000
Blanche-Neige / Branca De Neve avec Maria
Do Carmo
1999
Les Noces de Dieu / As bodas de Deus avec
Rita Durao
1997 Le Bassin de
J. W. avec Pierre Clémenti, Hugues Quester
1995 La Comédie de
Dieu / A Comedia de Deus avec Claudia Teixeira
1992 Le Dernier Plongeon
/ O Ultimo mergulho de Joao Cesar Monteiro
1992 L' Eau : le
dernier plongeon
1989 Souvenirs de
la maison jaune avec Luis Miguel Cintra
1986 A fleur de mer
/ A flor do mar avec Manuela de Freitas
1981 Silvestre
avec Maria de Medeiros, Teresa Madruga
1977 Les Chemins
/ Veredas
1975 Chemins de traverse
/ Veredas avec Luis de Sousa Costa
1972 Sophia
de Mello Breyner Andresen
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Courts et Moyens métrages
1995 Promenade avec
Johnny Guitar / Passeio com Johnny Guitar
1995 Lettre amoureuse
1995 Bestiaire ou
Le Cortège d'Orphée
1978 Contes :
L'amour des trois grenades, Les 2 soldats, Le
riche et le pauvre
1975 Que ferai-je
avec cette épée?
1969 Celui qui attend
des souliers du défunt meurt pieds nus
1968 Sophia de
Mello Breyner Andresen (docu)
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