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                  Les pérégrinations de Baxter sont accompagnées d’une voix-off qui 
                    commente ce qu’il pense. La voix est monocorde, antipathique, 
                    alors qu’en fin de compte, c’est le chien le personnage le 
                    plus sympathique de l’affaire. Dans ses meilleurs moments, 
                    le film possède un lyrisme, un souffle, qui lui fait atteindre 
                    des sommets, comme lors de ce dénouement où le jeune garçon 
                    observe le couple d’en face avec leur enfant, et qui prononce 
                    soudain les mêmes paroles que Baxter. Deux êtres incompris, 
                    qui dans le fond, souffrent des mêmes traumatismes, du même 
                    manque d’amour.  
                     
                    Tout aussi intéressant, le cinéma de René Manzor a été un 
                    des premiers à livrer des thrillers horrifiques en marge de 
                    la production française actuelle. On se souvient bien du Passage 
                    avec Alain Delon, une sombre histoire de pacte avec la 
                    Mort, qui, malgré ses effets un peu cheap (le film 
                    a malheureusement mal vieilli), possédait un joli ton onirique 
                    et se révélait assez bouleversant lorsqu’il se focalisait 
                    sur les liens entre le père et le fils. Mais, on ne se souvient 
                    pas assez de 36 15 Code Père Noel, un thriller implacable 
                    d’une noirceur rare dans lequel un jeune garçon se retrouve 
                    face à un psychopathe déguisé en Père-noël. Saisissant.  
                     
                     
                    LE GORE ARRIVE ENFIN…  
                     
                     
                  
                     
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                  Nous voilà déjà en 1990 et, après le fantastique, c’est au tour du 
                    « gore » de voir le jour dans l’hexagone avec Baby 
                    Blood d’Alain Robak. La jeune maîtresse d’un directeur 
                    de cirque itinérant s'ennuie et attend qu'il lui arrive quelque 
                    chose dans la vie. Cela ne tarde guère car une drôle de chose 
                    se propage dans son ventre. Oui mais quoi ? Bah, un petit 
                    être qui parle, qui a faim et soif de sang… Avec Baby Blood, 
                    Alain Robak passe, en quelque sorte, pour notre Hershell Gordon 
                    Lewis à nous. Le film, lui, est extrêmement sympathique mais 
                    ne pousse pas suffisamment loin son argument de base et aurait 
                    peut-être mérité un traitement plus original. Reste des intentions 
                    louables, le cameo rigolo d’Alain Chabat et quelques sympathiques 
                    excès saignants.  
                     
                    Plus intéressant, Parano (de Yann Piquer, Alain Robak, 
                    Manuel Flèche, Sarah Levy, Anita Assal et John Hudson) est 
                    le film français fantastique le plus intéressant que nous 
                    ayons vu à ce jour. A la base, c’est une comédie à sketches, 
                    concoctée par quelques-uns de nos meilleurs réalisateurs français 
                    (mais que devient l’excellent Yann Piquer ?). Tous ces moments 
                    d’angoisse sont liés par une histoire centrale qui, en comparaison, 
                    se révèle assez faible (un homme et une femme se rencontrent 
                    par le biais des petites annonces. Comme ils n’ont rien à 
                    se dire, ils se racontent des histoires qui tournent autour 
                    de la paranoïa. Jusqu’à ce que... Concernant les sketches, 
                    excellents pour la plupart, on retiendra le premier, avec 
                    les réjouissants Jean-François Stévenin et Jacques Villeret, 
                    où un pompiste d’une station-service est agressé en pleine 
                    nuit par un homme mystérieux qui lui raconte son passé ; ainsi 
                    que Déroute, ou encore celui avec Patrick Bouchitey 
                    (déjà auteur du superbe Lune froide) dans lequel un 
                    homme emprunte une route de campagne et se retrouve enfermé 
                    sur un sentier sans fin qui les ramène toujours à la même 
                    intersection. On retrouve les mêmes éléments à chaque fois 
                    (un auto-stoppeur menaçant, un vieux sur sa bicyclette…), 
                    et l’on se rend compte que les personnages, même dans la voiture, 
                    reproduisent les mêmes actes, répètent les mêmes phrases… 
                    L’utilisation subtile de la musique (terrifiante) et l’angoisse 
                    générée par ce court sont proprement sidérantes et marquent 
                    longtemps l’esprit. 
                     
                     
                     
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