Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     

 

 

 

 

 
Le ciel peut attendre (c) D.R.

On retrouve ce bouquet de fleurs de couleur rose, en fond de champ, dans l’attaque du plan découvrant la réception que donne les Van Cleeve en l’honneur des Strable, dont la fille, Martha, doit épouser le cousin d’Henry, Albert Van Cleeve. Néanmoins, la fonction du bouquet n’est plus ici d’indiquer un entre-deux sentimental puisque, au plan suivant, lors de l’annonce de l’arrivée des Strable, un autre bouquet, d’un rose plus foncé tendant vers le rouge, occupe quasiment la même position dans le cadre, ainsi qu’un troisième de couleur rouge-sang, au plan suivant, dans le raccord à presque 180 degrés découvrant l’arrivée des Strable, et notamment celle de Martha. Dans la succession de ces trois plans, on a l’impression que les bouquets de la réception “ rougissent ”. Ces raccords préfigurent la naissance d’une passion, celle d’Henry et Martha. Lorsque Albert présente sa fiancée Martha à Henry, le bouquet de roses rouges, en second-plan, confirme cette interprétation. De même, lorsque Henry attend Martha dans le boudoir, des roses rouges occupent l’avant-plan, et le fond de plan, cernant ainsi celui-ci. La passion envahit Henry, et l’on remarque que ce dernier traverse la ligne imaginaire que tendent ces deux bouquets, pour aller embrasser fougueusement Martha.

Plus tard dans le film, dans un mouvement inverse, ces fleurs vont passer du rouge au blanc. Lorsque Henry Van Cleeve comprend, dans la chambre de sa femme Martha, qu’elle vient de le quitter, le bouquet de fleurs, au seuil de la porte de la penderie, lorsque Henry pénètre dans cette pièce, est rouge (image 6a), puis lorsqu’il en ressort, conscient de la séparation, les fleurs sont comme par enchantement devenues roses. Puis encore, dans le mouvement panoramique qui file jusqu’à la porte d’entrée où se tient l’oncle Van Cleeve, on remarque, posé sur une commode, un bouquet de fleurs blanches qui attestent de ce nouvel état de fait. Lorsque Martha, de retour chez ses parents, surprend, dans sa chambre à coucher, Henry, venu tenter de la convaincre de revenir au domicile conjugal, un bouquet de fleurs roses est disposé à l’entrée de la chambre. D’un plan à l’autre, ces fleurs vont “ rougir ”. Même s’il rien ne semble le dire dans le dialogue, insensiblement Martha revient sur sa position. Ces fleurs dévoilent le retour de la passion amoureuse.

  Le ciel peut attendre (c) D.R.

Lorsque Henry a cessé de compter ses anniversaires, à plus de cinquante ans, on remarque un bouquet de fleurs blanches dans le salon où il lit un journal auprès de sa femme Martha. Ces fleurs d’une passion éteinte se retrouvent dans le dialogue quand Martha répond nonchalamment à Henry : “ I know, you don’t love me anymore. ” De même, lors du vingt-cinquième anniversaire de mariage du couple, on découvre un amoncellement de fleurs blanches, au seuil de la salle de réception où est donné un bal en cette occasion, ainsi que dans le boudoir où s’est réfugiée seule Martha. Cependant, pour la première fois du film, apparaissent dans les bouquets des fleurs bleues qui semblent annoncer le temps de la vieillesse. Dans le boudoir, le bouquet de fleurs blanches, placé derrière Henry, “ rosit ” encore lorsque celui-ci et Martha évoquent le passé et le baiser fougueux de leur première rencontre. Mais, le plan où ces fleurs sont devenues roses est aussi celui où Martha est appelée au téléphone, premier signe de sa maladie et de sa mort prochaine.