Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     



 

 

 

 

 
FESTIVAL DE VENISE 2001
Compte rendu
Par Gilles LYON-CAEN


La Mostra de Venise 2001 pose une énigme : Venise - Cannes, Cannes - Venise… Une préférence ? Si cette année, les sunlights cannois ont surplombé (qualitativement) la lagune vénitienne, de La Chambre du fils de Moretti, à La Pianiste de Haneke, sans oublier d’autres maîtres qui l’avaient déserté pour Cannes (Godard, Imamura et désormais, Claire Denis), la Mostra a préféré l’aire au périmètre, privilégiant le moins fameux aux cinéastes confirmés, les vraies découvertes (les claques d’Hundstage et du Souffle, sur lequel Objectif cinéma reviendra bientôt) au sein d’un brassage édifiant (les géants Garrel et Carpenter côtoyant les nains Amenabàr et Claire Peploe).


  Objectif Cinéma (c) D.R.

La Mostra et son parfum d’enfance salé exhibent la finesse d’une femme italienne, une île que l’on arpente avec des bottes de sept lieux, de long en large ; une maison-cinéma qui stimule davantage par son emplacement (Venise, sublime, ou la plage du Lido) et sa périphérie aux milles possibilités (visiter la ville ? se baigner et « sécher » les films, draguer ?) A Cannes s’impose un programme ; à Venise, la liberté réduit la contrainte (le « tout voir »), on flâne plus qu’on ne pense « festival », car on ne sait pas à quoi s’attendre. L’important est de voir peu, mais de voir bien. Rien ne sert de s’enfermer dans les salles, il suffisait de voir Invincible de Werner Herzog, Le Souffle de Damien Odoul, Bully de Larry Clark ou Hollywood Hong-Kong de Fruit Chan… S’ouvrir à l’inconnu (l’ oeuvre riche et minimaliste de Guy Debord), ou faire le conservateur en préférant voir L’Emploi du temps, de Laurent Cantet (Lion d’or du Cinéma du présent), au cirque Monsoon Wedding de Mira Nair (Lion d’or)…

Objectif Cinéma (c) D.R.

De ce festival disparate émanent deux ou trois mouvances ; deux exactement si l’on met de côté l’obsession exhibée au cours des premiers films-catharsis vus : le thème de l’inceste (le triptyque : Tuhog, Unkwnown adress et Woman in film). Apparaît d’une part la mouvance chorale, avec ses réussites indéniables (de Bully à Hundstage, Loin d’André Téchiné) et ses nombreux rejetons, malades de cette tentation qui perdure (Unknown adress ou Woman in film, « an InDigEnt production »…) D’autre part, dans chaque section a cheminé la mouvance digitale, dont se sont emparés brillamment deux expérimentateurs de récits-carrefours, Alfonso Cuaron avec Y tu Mama tambien, et André Téchiné avec Loin. Deux cinéastes qui se posent ici comme nouveaux modèles, en faisant la jonction entre mouvance chorale et mouvance digitale ou DV, polyphonie altmanienne et esthétisme luxuriant.



Acheter ce livre ou DVD sur le site : Fnac
Acheter ce livre ou DVD sur le site : PriceMinister
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Amazon
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Librairie Lis-Voir




Lire les Points de vue :

Hollywood Hong-Kong de Fruit Chan (Sélection officielle)
Address Unknown, de Kim Ki-Duk
Sauvage innocence, de Philippe Garrel
Brève traversée, de Catherine Breillat (Cinéma du présent
Invincible, de Werner Herzog (Cinéma du présent)
Woman in film, de Bruce Wagner
L’Emploi du temps de Laurent Cantet