  | 
                       | 
                     
                     
                       | 
                       | 
                     
                   
                  A des scénarios 
                    dynamiques, il mêle des thématiques plus modernes 
                    (comme la vitesse), tandis que Trnka a travaillé sur 
                    des thèmes plus traditionnels comme les danses, les 
                    coutumes, l’ambiance musicale de la Bohême du Sud. Le 
                    cinéaste évoque les techniques d’animation par 
                    ordinateur qu’il ne voit pas d’un bon œil. Pour lui, c’est 
                    une technique qui peut dominer le créateur, étant 
                    donné que l’ordinateur réalise le principal 
                    du travail. 
                     
                    Les décors sont déjà faits, l’animation 
                    est parfaite, mais se pose le problème de l’imitation 
                    de personnages humains. L’aspect plastique est trop présent, 
                    la matière inintéressante. Pojar finit en insistant 
                    sur la différence entre les films d’animation réalisés 
                    industriellement (le plus souvent pour la télévision) 
                    et ceux qui procèdent d’une démarche artistique 
                    (les films d’animation d’auteur). Après la guerre, 
                    le dessin animé est déjà un art adulte 
                    et on trouve chez les films de marionnettes une conception 
                    artistique marquée. Au contraire du Japon par exemple 
                    qui conçoit depuis longtemps le dessin animé 
                    comme un art industriel dont la forme la plus connue est le 
                    manga. 
                     
                     
                    Révolution chez les marionnettes 
                    tchèques 
                     
                    Succédant à la génération 
                    " historique ", Svankmajer et Barta, têtes 
                    de file de la nouvelle école d’animation, ont révolutionné 
                    l’animation de volumes. D’abord parce qu’ils ont délibérément 
                    rompu avec la tradition du masque de l’Ecole Trnka/Pojar mais 
                    aussi parce qu’ils ont su donner à leur cinéma 
                    une dimension artistique et moderne. 
                     
                     
                  
                     
                      |   | 
                        | 
                     
                     
                       | 
                       | 
                     
                   
                  Jiri Barta est né 
                    le 25 novembre 1948 à Prague. En 1975, il est diplômé 
                    de l'Ecole des Arts et Métiers de Prague. A partir 
                    de 1978, il collabore avec le Cinéma de Court Métrage 
                    de Prague (Kratky Film Praha), où il réalise 
                    sept films. Plusieurs d'entre eux ont été présentés 
                    et primés au cours de divers Festivals. 
                     
                    Le cinéaste était présent au Festival 
                    d’Epinay sur Seine lors d’une table ronde organisée 
                    par Pascal Vimenet, critique spécialiste du cinéma 
                    d’animation. Il nous fait part de son approche esthétique 
                    et musicale dans Krisar, le joueur de flûte 
                    et dans son long métrage en préparation Le 
                    Golem. 
                     
                    Barta évoque d’abord sa conception d’un court métrage 
                    réalisé en 1982, intitulé Le monde 
                    disparu des gants, où des gants de différentes 
                    matières s’animent comme des marionnettes interprétant 
                    plusieurs personnages. Ce court se présente comme un 
                    panorama des genres cinématographiques en forme d’hommage : 
                    aux drames amoureux à la Greta Garbo, aux sketches 
                    à la Keaton, aux films de guerre, films policiers, 
                    aux films surréalistes de Buñuel et même 
                    au cinéma de science fiction. 
                     
                     
                  
                     
                        | 
                       | 
                     
                     
                       | 
                       | 
                     
                   
                  Le cinéaste 
                    tchèque fait surtout allusion au film noir grotesque 
                    qui représente pour lui " les débuts 
                    beaux et naïfs de la cinématographie mondiale ". 
                    Ce court métrage constitue un film clé pour 
                    découvrir son travail filmique puisque l’essentiel 
                    du travail de Barta est fondé sur la thématique 
                    de la trace historique. De même, dans le pilote de son 
                    prochain film le Golem, le vieil homme qui se promène 
                    dans les rues de Prague se remémore des souvenirs d’enfant, 
                    des réminiscences qui le renvoient à son propre 
                    passé. 
                     
                    Ce film reste très représentatif de cette distance 
                    prise par la génération de Barta - et Svjanmaker 
                    - avec le cinéma d’animation traditionnel du refus 
                    de leur inscription dans le film traditionnel de marionnettes 
                    (ici ce sont les gants qui font office de marionnettes). Pour 
                    Barta, le film d’animation est une création plastique 
                    alors que pour Bretislav Pojar c’est avant tout une création 
                    artisanale, basée sur la technique. Le regard que Barta 
                    porte sur le film d’animation est un regard visuel et peut 
                    apparaître aussi un peu naïf, ce qui a permis d’introduire 
                    une esthétique nouvelle dans le cinéma d’animation 
                    de cette époque. 
                     
                     
                     
                   |