Vendredi 28 mars
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Et les Anglais, à qui ce festival
était consacré, qu'advenait-il d'eux pendant
ce temps-là ? Plusieurs défections malheureuses
avaient été notées dans le camp de la
Perfide Albion : James Bond, alias Sean Connery, s'était
désisté sans donner de véritables raisons,
mais la journée de vendredi allait tenter de rattraper
ce faux-pas en programmant une série de vieux films
« made in Ealing ».
« De la comédie, grande spécialité
des studios Ealing, souvent illustrée par des interprétations
géniales d'Alec Guinness (Noblesse oblige / Kind
Hearts and Coronets de Robert Hamer, L'Homme au complet blanc
/ The Man in the White Suit et Tueurs de dames / Ladykillers
d'Alexandre Mackendrick, De l'or en barres / The lavender
hill mob de Charles Crichton), d'augustes Britanniques
vous diront pis que pendre. », précise l'article
de Libération du mardi 3 octobre 2000, consacré
au cinéma anglais. Ces comédies furent créées
aux studios Ealing à la fin de la seconde guerre mondiale
et eurent un gros succès international à leur
époque. Comment, en effet, ne pas résister à
la performance géniale d'un Alex Guinness qui jouait
dans Noblesse oblige tous les personnages d'une même
famille, femmes comprises ?! C'est justement ce film qui est
programmé en premier, suivi du non moins célèbre
Passeport pour Pimlico / Passport to Pimlico, Tueurs de dames
/ Ladykillers et Chaussure à son pied / Hobson's
Choice.
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L'esprit d'Oscar Wilde, brillant et moqueur,
se retrouve aisément dans Noblesse oblige. Dans
Passeport pour Pimlico, c'est surtout l'esprit d'une
communauté qui est réveillé. A la suite
de la découverte d'un trésor appartenant aux
ducs de Bourgogne, le quartier de Pimlico, fortement bombardé
pendant la Seconde Guerre Mondiale, se retrouve rattaché
au territoire bourguignon, créant ainsi une situation
plus que cocasse où le sentiment de nationalité
est fortement remis en question.
Dans Tueurs de dames, Alex Guinness campe un locataire
patibulaire qui organise des « réunions musicales
» (traduisez des réunions de malfrats) au nez
et à la barbe d'une honnête petite vieille qui
ne se doute de rien, bien sûr ! Le comique naît
donc de ce personnage que les bandits ont ordre de tuer mais
qui, trop attendris, en sont incapables ! Des meurtres entre
deux tasses de thé… oui, nous sommes bien dans
un film anglais qui se joue de lui-même.
Rencontre des Jeunes Talents
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Tous les soirs à 18h, dans une petite
salle au premier étage du Gaumont Marignan, ont lieu
les rencontres avec les Jeunes Talents. Venus présenter
le récit de leurs débuts, leurs interventions
sont souvent intéressantes car ils nous font partager
avec beaucoup de spontanéité leurs goûts,
leurs doutes, leur approche de leurs rôles et leur collaboration
avec leurs metteurs en scène.
Trois acteurs étaient présents ce vendredi :
David Saracino (Sur mes lèvres, Laisse tes mains
sur mes hanches), Gaspard Ulliel (Embrassez qui vous
voudrez), et Stéphan Guérin-Tillié
(Juste une question d'amour).
Trois parcours différents mais animés néanmoins
d'une passion commune pour leur métier. Stéphan
Guérin-Tillié, ayant déjà une
bonne expérience du théâtre, révélait
qu'il avait également réalisé deux courts
métrages et que l'écriture l'intéressait
plus que jamais. David Saracino qui avait fait d'emblée
ses débuts au cinéma, sans passer par la case
théâtre, rêvait comme nouveau défi
d'un rôle qu'il pourrait interpréter à
l'écran à travers plusieurs âges différents.
Des défis, le jeune Gaspard Ulliel en avait déjà
relevé puisqu'il avait débuté dans un
téléfilm avec Sandrine Bonnaire, avait ensuite
fait une apparition dans Le Pacte des Loups, puis joué
dans Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc (interprétation
qui lui avait valu une nomination au César du meilleur
espoir masculin et le prix Lumière des journalistes
étrangers), avant de tourner dans Les égarés,
le film de Téchiné dont la sortie est prévue
en juin prochain.
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