Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     



 

 

 

 

 

Samedi 29 mars

Rencontre avec Pierre Arditi


Mélo (c) D.R.

Le comédien de théâtre et de cinéma Pierre Arditi avait choisi de proposer à son public la projection du film d'Alain Resnais Mélo (1986), dans lequel il donnait la réplique à Sabine Azéma et André Dussollier. Une rencontre qui se révéla un temps fort du festival, puisque c'est avec sincérité et humour que Pierre Arditi revint sur son travail d'acteur et sur ses doutes.

Un peu à la manière de Jean-Pierre Léaud par rapport à Truffaut, Arditi se considère comme le double de Resnais. Le cinéma de Resnais est un cinéma avant tout théâtral : le travail sur la mémoire avec Resnais est donc intense. « Pour Mélo, on a répété comme au théâtre pendant un mois. La veille du tournage, on a même joué intégralement le film devant les techniciens. »

Entre théâtre et cinéma, le coeur d'Arditi semble singulièrement pencher pour le théâtre : « Au théâtre, l'acteur est un roi, au cinéma, il est au mieux un pion. De plus, le cinéma est un art qui isole. Jouer au théâtre est un acte fondateur, contrairement au cinéma. » Pierre Arditi cite alors Michel Bouquet à propos du théâtre et de cet acte unique qu'il représente : « Le public ne vient pas pour voir les acteurs mais pour « jouer » avec eux. »

« Au théâtre, c'est la voix qui tient lieu de visage », Arditi s'amuse alors à moduler le son de sa voix, sans l'aide du micro, en se jouant de l'attention de son public. Et la démonstration est efficace : comment, en effet, ne pas être captivé par cette voix musclée par de nombreuses années de théâtre ?

Ses débuts d'acteur, il les a consolidés en jouant en province avec la troupe théâtrale de Marcel Maréchal. Arditi souligne alors le danger pour ces jeunes (en référence aux stars préfabriquées de la Star Academy) qui croient se former en trois mois au métier d'acteur, « car le matériau principal de l'acteur c'est sa vie dans sa totalité. »

Au sujet de la mémoire, qu'Arditi considère seulement comme un muscle, le comédien conseille, à la demande d'un apprenti comédien, d'apprendre son texte mécaniquement comme un robot, face à un mur blanc, pour ne pas être déconcentré. « Pour Smoking/No smoking, par exemple, j'ai mis un temps fou à apprendre les dialogues. Mais ce qui compte avant tout, c'est le travail avec le metteur en scène. »

Et de conclure, après une illustration particulièrement émouvante (dont le public festivalier veut se garder le seul témoin) de l'importance de l'expérience vécue pour consolider son interprétation : « Ma vie de comédien, c'est de ne pas avoir une vie de vieux couple avec vous, le public. »



Dimanche 30 mars


Très forte fréquentation du festival ce week-end par un public parisien qui prend d'assaut les rencontres avec Anne Parillaud et Alexandre Arcady. En revanche, à l'Espace Pierre Cardin, où trois films par jour sont projetés, la petite salle de projection est quasiment vide.