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Remise des Prix - Christophe Botté (c) Nicolas Journet

Vient l'heure de la cérémonie de clôture. Deux cent personnes sont rassemblés dans une salle polyvalente de la ville pour assister à la remise des prix. Isabelle Massot refait un petit discours, saluant le travail accompli par son équipe et soulignant le manque de soutien logistique et financier de la mairie, puis Thierry Colby prend les rênes de la soirée. L’animateur collabore notamment pour l’émission "Comme au cinéma" de France 2 et c’est fou ce qu’il ressemble à son patron Frédéric Lopez. Même sympathie dégagée, même sourire éclatant, et même aspect lisse de celui qu’on surnomme le nouveau Drucker. Les lauréats se succèdent sur la scène. Jean Cosmos, invité d’honneur de cette 6ème édition du Festival des scénaristes, reçoit des mains de Bertrand Tavernier un "Mathias d’honneur" pour l’ensemble de sa carrière. Le public se lève d’un bloc et le gratifie d’une longue ovation. Martine Doyen, participante du Forum des auteurs 2002, se voit attribuer le "Coup de cœur" de la Fondation Gan pour le cinéma, bourse de 2 000 euros récompensant le travail de réécriture réalisé depuis son passage l’an dernier au Festival des scénaristes.

Le Marathon d’écriture du court-métrage rend lui aussi son verdict. Le jury - présidé par l’actrice Maria Schneider et composé de la comédienne et réalisatrice Stéphanie Murat, du journaliste Thierry Colby, du producteur Hubert Toint de Sagafilms et de Georges Goldenstern de la Cinéfondation - a décerné son Grand Prix à Christophe Botti pour “ Totem et Tabou ” et une mention spéciale à Philippe Beauchamp pour “ Des fils dénoués ”. Parallèlement, un jury de jeunes Ciotadens présidé par la réalisatrice Brigitte Coscas a remis le Prix de la ville de La Ciotat, soit une bourse à l’écriture de 763 euros, à Nicolas Servet pour “ L’enclave ”. Les trois lauréats du Marathon passeront quinze jours au Centre des écritures cinématographiques du Moulin d’Andé. Pour clore cette séance de récompenses et par là-même le festival, Pierre Santini lit le scénario gagnant de Christophe Botti. Avec autant de talent que vendredi.

  Remise des Prix (c) Nicolas Journet

Une soirée de conclusion est ensuite proposée aux festivaliers. Buffet à volonté (encore faut-il pouvoir l’atteindre !), musique mixée par Martin Sauvageot, l’ambiance est conviviale et joyeuse. Direction la table où sont installés les vainqueurs du Marathon et là gros coup de cœur pour le spécial mentionné Philippe Beauchamp. Ce trentenaire d’origine lyonnaise est incroyable d’humour, d’intelligence et d’humilité. Rien que ça. Il évoque d’une manière sainement distancié son prix (il est ravi de l’avoir obtenu, mais n’est pas dupe de la dose de subjectivité qu’il renferme), de son travail de scénariste (il aime écrire, mais il veut aussi réussir sa vie d’homme, prendre soin de sa famille). Au cours de la conversation, il met aussi tout naturellement en avant le travail des autres marathoniens. Par exemple celui de Mirabelle Kirkland qui n’a pas reçu de prix, mais dont le scénario a été salué par Maria Schneider. Et ce n’est pas de la flatterie gratuite, on ressent à son contact une vraie sincérité, un véritable goût des autres.

Le caractère de Philippe Beauchamp est d’autant plus euphorisant que dans le milieu du cinéma tout le monde n’a pas les mêmes dispositions philanthropiques. Quelques instants plus tôt, une élève de la Fémis regardait ainsi votre narrateur droit dans les pectoraux. Certes, la musculature de cette zone est impressionnante, mais une fixation si longue (une bonne dizaine de secondes) a quand même de quoi surprendre. En réalité, après analyse de la direction du regard, la jeune fille n’admirait pas le corps, mais le pass du festival tournicotant contre celui-ci. Ah, le prestige de l’étiquette ! Sur ce bon résumé de la nature humaine, entre grandeur et petitesse, il est temps de retrouver son oreiller. Car à force de courir dans les rues de La Ciotat pour essayer de ne rien manquer d’un programme passionnant et foisonnant, la fatigue commence à se faire sérieusement sentir.