Petite
Escapade de Pierre-Luc
Granjon
Durée : 5 min 30
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Synopsis
: Un enfant venu du centre d'une grande forêt observe
du haut d'un mur les gens qui empruntent un trottoir. En fin
de journée, il rentre chez lui, souriant. Il a une vision
toute personnelle de ses observations du haut du mur.
Points de vue : L'animation
revêt différentes formes. Il y a bien sûr le dessin animé.
Qu'il soit réalisé à partir de longues heures passées sur
des planches à dessin ou depuis une période récente sur des
écrans d'ordinateur, il est sans doute le genre majeur. Mais,
à côté, subsiste une autre manière de faire, encore plus artisanale
: l'utilisation de la pâte à modeler. La méthode a acquis
ces lettres de noblesse et de succès en salles avec le duo
anglais Nick Park et Steve Box et leur fameux Wallace et
Gromit. Moins connu, les Caillasses de Chris Stenner,
d'Arid Uibel et Heidi Wittlinger constituent l'une des dernières
réussites en date de cette technique à la poésie incontestable.
La pâte à modeler possède en effet une dimension charnelle
incomparable. Cette matière mise en mouvement est d'une humanité
bouleversante, car les imperfections dans la démarche ou dans
le moulage des personnages donnent une sensation de fragilité
qui ne peut qu'émouvoir le spectateur. En appuyant son récit
sur le thème du rêve, Pierre-Luc Granjon prolonge le charme.
Choisir de mettre en scène l'interprétation par un jeune enfant
imaginatif des randonnées pédestres d'hommes et de femmes
dans les rues d'une ville est une idée qui convient parfaitement
à ce type d'animation en pâte à modeler. Car elle montre comment,
à partir du réel, l'artiste sculpte au sens propre comme au
figuré un univers parallèle.
Réalisation : Pierre-Luc Granjon
Scénariste : Pierre-Luc Granjon
Animation : Juliette Marchand
Chef opérateur : Cyril Maddalena
Décors : Pierre-Luc Granjon
Montage : Estelle Dehame
Son : Mathias Rifkiss
Musique originale : Thimotée Jolly, Denis
Mignard
Production : Folimage - Valence - Production
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La Peur du loup
de Lionel Richerand
Durée : 26 min
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Synopsis
: Qui a peur du grand méchant loup ? Plus personne...
Le loup est paisible et casanier, il est même devenu... végétarien
et passe le plus clair de son temps à cultiver son potager.
Mais certains héros de notre enfance sont rancuniers.
Points de vue : Le point
de départ de La Peur du loup est bien trouvé. Et si
un jour le grand méchant loup n'était plus aussi méchant ?
Et si brusquement le génocidaire des trois petits cochons
et du petit chaperon rouge devenait subitement un pacifiste
végétarien que n'aurait pas renié Gandhi ? Quel choc culturel
! Et quel bouleversement dans le milieu de la forêt ! Les
petits cochons locaux s'émancipent et deviennent de petits
sauvageons prétentieux. Ils osent se moquer ouvertement de
l'ancienne terreur des bois et en viennent même l'agresser
physiquement. De son côté, le petit chaperon rouge n'est plus
la frêle jeune fille d'antan. Elle se permet désormais des
facéties qui n'ont plus rien à voir avec son passé de vierge
effarouchée. Et ne parlons pas du Petit Poucet, libéré quant
à lui de la tutelle de l'ogre préférant maintenant, comme
son compère le loup, les légumes à la viande fraîche. Bref,
l'idée est sympathique et prometteuse. Pourtant, Lionel Richerand
n'arrivera pas à conserver sur la durée - qui est assez longue,
26 minutes pour un court-métrage d'animation c'est beaucoup,
peut-être trop - l'originalité de son angle de départ. Pourquoi
donc ? Tout d'abord, parce que l'animation n'est pas irréprochable.
Les personnages sont construits en une sorte de cire. Pour
la plupart des personnages, le procédé fonctionne très bien,
à part peut-être une légère rigidité dans les mouvements faciaux
des petits cochons. Mais en ce qui concerne le loup, le résultat
est moins réussi. La pauvre bête semble atteinte d'une maladie
incurable, genre pelade mutante doublée d'une déformation
nasale à la Michael Jackson. Et pour tout être parfaitement
clair, l'animal ressemble à peu près à tout sauf à un loup.
Outre cet échec esthétique, La Peur du loup pêche aussi
par une histoire mal fagotée. L'idée de départ n'est pas aussi
bien exploitée qu'elle aurait pu l'être. Le récit éprouve
les pires difficultés à rebondir et finit par faire décrocher
le spectateur. Symbole de cette lente déliquescence scénaristique
: une chute - le loup redevient méchant - trop évidente, trop
attendue.
Réalisation : Lionel Richerand
Scénario : Savin Yeatman-Eiffel, Alain Serluppus,
Lionel Richerand, Régis Jaulin
Chef opérateur : Jean-Louis Padis
Décors : Valériane Friederich
Effets spéciaux : François Dumoulin
Mixage son : Jean-Paul Hurrier
Montage image : Catherine Aladenise
Montage son : Charles Autrand
Musique originale : Nicolas Haas
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