JOURNAL
DE BORD
Vendredi 19 septembre
2003
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Un festival de cinéma en soi, c’est
déjà une belle aventure, mais lorsqu’il s’agit de quitter
notre terre natale pour l’Espagne, c’est encore mieux, bien
sûr… Même si les premières angoisses surgissent très vite
dès notre arrivée.
Notre hôtesse, apparemment partisane de la grasse mâtinée,
ne semblait pas avoir compris notre heure d’arrivée, aussi
ce fut l’occasion de tester notre patience, avant que la
porte ne s’ouvre et, qu’à défaut d’une nuit d’insomnie à
décharger, nos bagages fassent l’affaire.
A 10h du matin, il faisait déjà un beau soleil et en se
rapprochant de la plage célèbre pour la baie qu’elle forme,
à l’image d’un coquillage (d’où le nom de la plage de la
Concha mais également celui des récompenses de son festival),
la légère brise nous invitait à flâner.
Or non loin de là, le festival ouvrait déjà ses portes et
les organisateurs s’affairaient pour recevoir les premiers
journalistes et professionnels. La cérémonie d’ouverture
avait eu lieu la veille avec la présentation du Jury et
la remise des prix Fipresci à deux réalisateurs étrangers :
le réalisateur turc de Uzak, Nuri Bilge Ceylan (déjà
récompensé à Cannes) et le danois Christoffer Boe pour son
film Reconstruction. Le film projeté en ouverture
du festival, également en compétition officielle, était
Suite Habana, un film mi-fiction, mi-documentaire
du réalisateur cubain Fernando Pérez.
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Qui dit premier jour dit, bien entendu,
journée de rodage. Aussi, en passant par l’accueil du festival
pour prendre nos accréditations et les informations de la
journée, nous recevons également, comme tout festivalier
qui se respecte, les fameux « bonos verdes »,
traduisez « bons verts » qui vont nous ouvrir
les portes de plusieurs restaurants basques affiliés au
festival et qui proposent aux festivaliers un menu qui varie
selon le jour et l’humeur de l’établissement en question.
Un Césame-ouvre-toi gastronomique qui nous permettra de
découvrir la cuisine basque, en même temps que les différents
quartiers de la ville.
Après une bonne marche, nous déjeunons finalement, nos bonos
verdes en main, dans un restaurant au menu immense.
Puisque nous n’avons pu réserver les places des films de
la journée, nous nous rabattons sur un premier film La
Luz prodigiosa, qui fait partie de la sélection « Horizontes
latinos », présentant les récents films de réalisateurs
espagnols et sud-américains. Un film choisi « accidentellement »
et qui se révèle excellent. Enthousiasmées par ce premier
film, nous refaisons le monde sur un banc, non loin du restaurant
où nous dînerons d’un menu incroyablement raffiné, le tout
arrosé de « vino tinto » (vin rouge).
Bien décidées à continuer la soirée, nous arpentons la rue
principale qui traverse la ville jusqu’à son extrémité sud
où le cinéma Warner diffuse un Preston Sturges, dont le
festival offre une rétrospective très complète. Mais, et
c’est finalement le hic de la soirée : nos accréditations
et notre léger retard ne nous permettent pas d’entrer dans
cette salle qui nous a demandé tant d’efforts pourtant à
atteindre. Finalement, il se fait suffisamment tard quand
nous rentrons à « l’hostal ».