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The House Holder (c) D.R.

Car ce qui intéresse et a toujours intéressé le duo artistique Ismaël Merchant / James Ivory, c’est le scénario, qu’il soit d’époque ou non. Ce qui importe à James Ivory, c’est d’explorer les différentes facettes de la psychologie humaine. A l’image de ses musiques troublantes et souvent enivrantes, ses personnages sont représentés dans la tourmente, à travers des chocs socioculturels flagrants.

Quand on pense à James Ivory, l’image qui nous vient en premier c’est celle d’un spécialiste de la littérature britannique avec les célèbres adaptations des romans de E. M. Forster (Maurice, Chambre avec vue, Retour à Howards End), mais c’est oublier trop facilement, comme le revendique Ivory, son identité avant tout américaine : « Où qu’ils aient été tournés, j’aime penser que mes films sont américains. Je ne suis pas anglais. Après tout, je suis un réalisateur américain. Et dans la réalisation de mes films, j’ai été attiré par toutes sortes de destinations et de mentalités : l’Inde, la France, l’Afghanistan, l’Italie, l’Angleterre, les USA… »

Une curiosité culturelle qui est au cœur de l’œuvre de James Ivory. Car dans son dernier film, Le Divorce, James Ivory met en scène la confrontation socioculturelle franco-américaine à travers la visite qu’Isabelle, américaine pure souche, rend à sa sœur, mariée à un Français et vivant à Paris. L’autre originalité du film et nouveauté pour le réalisateur, c’était de mettre en scène une comédie. Non pas dans le sens de comédie pure avec gros gags à l’appui, mais plutôt un traitement de l’histoire, non pas fantaisiste mais personnel, qui mêle plusieurs tons : dramatique (celui du divorce et de ses conséquences chez certains des personnages) ou comique (comme le montre l’usage vaudevillesque du sac offert par le personnage de Thierry Lhermitte à Isabel).

La conférence de presse touche à sa fin. Ayant à faire un tour du côté de l’hôtel Royal pour une histoire de dossier de presse, je m’apprête à prendre l’ascenseur. Or dans mon attente, je me retourne un bref instant et tombe nez à nez avec M. Ivory et son attachée de presse.

Bien sûr que je peux prendre l’ascenseur avec M. Ivory me déclare-t-on. Dans trois étages, nous allons nous séparer, me dis-je mentalement en observant les boutons des étages s’allumer les uns après les autres, verticalement. Dans ce genre de circonstance, on est amené à dire des bêtises ou à ne rien dire. Bafouillant un banal « Maintenant, je crois que je vais l’adorer cet ascenseur. A bientôt. », je quitte M. Ivory et son attachée de presse, plus émue que jamais.

Il n’empêche, « un ascenseur avec James Ivory », n’est pas seulement un bon titre. C’est aussi un beau souvenir.


Jour 4 : Le jour ou j’ai rencontré Chewbacca … 

  Deauville (c) D.R.

Deauville charrie chaque année son lot d’inconditionnels. Devant les hôtels, le Normandy (où sont principalement logés les personnalités hexagonales et le jury) et le Royal, qu’il pleuve ou qu’il vente, une poignée d’irréductibles restent accrochés aux Barrière de fer, guettant l’entrée ou la sortie de scène de ce qui fait en partie le succès du festival : ses stars.

Il y a les cinéphiles (très peu), les simples curieux et les autres : les revendeurs de photos, ceux qu’on retrouve partout, dans tous les festivals, qui photographient tout ce qui passe, et même moi, tiens !

Ce matin-là, alors que la foule se pressait à l’entrée du tapis rouge, patiente, pour aller découvrir un autre film de la compétition,  alors que j’avais collé sur le bras mon quatrième patch anti-tabac après notre réunion de la veille avec Ludivine Sagnier (la conférence de presse s’était tenu dans un des salons du Normandy, les sièges alignés en cercle autour d’elle comme pour une réunion d’alcooliques anonymes)… Bref.