Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     



 

 

 

 

 
Mercredi 8 octobre
Une question de regard

  4e Festival International du film d'Aubagne (c) D.R.
Réveil assez matinal. Sabrina et Chrystelle sont déjà en bas. L'œil brillant de sommeil. La navette est en retard. Appel au Bras d'Or pour qu'ils envoient quelqu'un. Après quelques minutes passées à tenter de rétablir les connections entre des neurones apathiques, un mini-bus blanc arrive enfin sur le parking de l'hôtel. Arrivée au Bras d'Or. Petit-déjeuner pris à toute petite vitesse, étant donné que rien n'est prévu pour la matinée. Un débat était prévu à 10h30 entre les affichistes et le public aubagnais, mais personne n'a daigné se déplacer pour un sujet pourtant passionnant. Pas même les scolaires prévus à l'origine. Déception générale. Charly vient rejoindre la petite troupe de gastronomes du matin qui s'est formée dans un coin de la salle. La discussion qui a lancé la veille sur la place des handicapés dans le cinéma reprend de plus belle et s'avère toujours aussi intéressante. Charly parle d'un projet de scénario. Sabrina est intéressée, sort son carnet et commence à noter les idées de ce petit bonhomme énergique, l'un des fondateurs du Festival d'Aubagne.

Sur les conseils toujours très bons de Manon Ouellette (l'attachée de presse du festival pour ceux qui ont du mal à suivre), rencontre avec deux membres du collectif Terra Incognita qui errent dans les environs. En 1999, à Angoulême, Yann Marquis et Arnaud Roy ont fondé avec quelques amis une structure indépendante mêlant création musicale et réalisation expérimentale. Aujourd'hui, le collectif a quitté Angoulême pour Poitiers et a créé depuis cet été une antenne à Aubagne en liaison avec le département images et son de l'Université de Provence dirigé par Jacques Sapiéga, en outre président du Festival International d'Aubagne. Parallèlement, les membres de Terra Incognita ont monté en janvier dernier aux Lilas une SARL de création sonore, Les Points sonneurs, qui compose des musiques pour des salons institutionnels, des jeux vidéos ou des longs métrages. Bref, tout un réseau à l'organisation encore fragile car peu soutenue. Jeudi, leur court-métrage Sauvage dans la ville sera projeté au terme de la remise des prix du Sirar. À voir.

Stefano Cassetti (c) D.R.
Changement d'environnement. Au revoir les jeunes débutants pour retrouver de plus ou moins vieux professionnels. Les membres du jury du court déjeunent au Café des Arts avant de commencer leur petit parcours critique. Manon Ouellette, l'attachée de presse pour ceux qui s'échinent à ne pas vouloir suivre, introduit le petit journaliste auprès de Stéfano Cassetti - il est adorable et avenant - et de Serge Riaboukine - un peu plus distant et bougon. Rendez-vous est pris avec ces deux acteurs pour une petite interview. À ce repas, outre les cibles journalistiques qu'il fallait absolument atteindre pour rentabiliser cette expédition en région PACA, un premier contact se tisse avec Jocelyne Leclerc, attachée territoriale de conservation du patrimoine au Musée départemental Albert-Kahn, et Robert Weiss, réalisateur de documentaires. Ce couple est charmant, et par la suite aura toujours un sourire ou un petit mot gentil pour un jeune homme quand même bien envahissant.

Voici venue l'heure de la projection du premier des sept programmes de courts métrages. Sur les huit films proposés, trois se détachent du lot. La femme papillon de Virginie Bourdin disperse avec talent quelques grammes de poésie. Le portefeuille de Vincent Bierrewaerts propose une démarche probabiliste - et si l'on faisait telle chose au lieu de telle autre quelles seraient les conséquences futures cette petite variation ? - avec une bonne dose d'inventivité graphique. Et enfin, pour finir par le meilleur, L'homme sans tête de Juan Solanas déroule un univers fantastique assez éblouissant, un peu à la H.G. Wells, mais pas vraiment. Dans un petit rôle, retrouvailles avec Christophe Botti, premier prix l'année dernière du Marathon d'écriture du Festival des scénaristes. Ces artistes complets sont d'un énervant ! Combien de plébéiens du talent suent sang et eau pour arriver à maîtriser une seule discipline !