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  Paule und Julia (c) D.R.
Paule und Julia est un film à visée réaliste. Torsten Loehn dresse le portrait de trois adolescents. Paule et Arnel noient leurs journées déprimantes d'inconsistance dans des petits larcins réalisés sans brio au nez et à la barbe de quelques vigiles de grands magasins. Rencontrée par hasard au cours de l'une de ses virées inciviles, Julia va bouleverser leur petit train-train de sauvageons. Paule und Julia parle donc de l'adolescence, des crises qui jalonnent cette période, des rites de passage qui la constituent. Paule und Julia évoque aussi le problème de l'immigration avec le personnage d'Arnel, petit bosniaque en proie aux brimades de sa famille. Mais ces thèmes ne sont pas traités en profondeur, juste effleurés. Au final, l'ensemble en devient ennuyeux, d'autant que la réalisation certes limitée par un tout petit budget diffère peu de celle d'un téléfilm.

Dans la même salle aux sièges à la longue inconfortables est ensuite projeté la troisième vague de courts métrages. Sur les cinq films proposés, pas grand chose à se mettre sous la dent. À part Omnis, court-métrage brut de décoffrage de Gülseli-Bille Baur - encore un Allemand ! - qui retrace le parcours sur terre de nos amies les oies, existence qui débute dans un champ et se termine dans un oreiller. Dans la foulée, se déroule la remise des prix du Site régional d'aide à la réalisation (Sirar). Cette structure mise en place depuis sept ans a pour objectif de soutenir de jeunes auteurs et compositeurs locaux. Avec succès. Ainsi, La petite fille en colère d'Agnès Fabre et Bruno Condoyer, court-métrage primé au Sirar en 2001, a reçu depuis le grand prix du festival Les Toute Premières Fois à Grasse. Ce court est d'ailleurs sélectionné dans la compétition court du Festival. Cette année, la lauréate s'appelle Emmanuelle Cervetti pour Dépoter, remporter... Pour son film, elle devra choisir entre trois compositeurs : Arnaud Roy, Étienne Meyer et Rob Gehrke.

Festival d'Aubagne (c) D.R.
Pour clore la cérémonie, est diffusé comme annoncé plus haut le court-métrage de Yann Marquis. Le film joliment intitulé Sauvage dans la ville est un ovni. Ce que l'expérimental peut donner de meilleur. Parallèlisme intéressant entre la musique et l'image. Idée originale qui rappelle qu'un scénario réussi n'est pas forcément une suite de dialogues. Faute de moyens financiers suffisants, le film n'est pas tout à fait fini. “ Il manque le passage de la pollenisation ”, repète sans cesse Yann Marquis, comme si cette absence - qui ne se remarque pas vraiment - était une blessure faite à son film, blessure qu'il faut absolument cicatriser. Quelques heures plus tard, sur un coin de table de l'Espace Bras d'Or, les membres de Terra Incognita seront aperçus discutant avec une représentante du Groupe de Recherche et d'Essais Cinématographiques (GREC). Ça sert à cela aussi un bon festival, à faire avancer des projets.

Prochaine étape : le cinéma Pagnol pour l'avant-première de “ Le Dernier des immobiles ”. L'avertissement délivré quelques heures plus tôt par Charly pèse un peu. L'idée de devoir affronter une demi-heure ardue n'est pas des plus agréables qui soient, surtout après un nombre certain d'heures passées en salle obscure. Nicola Sornaga est présent en début de séance, mais une grande timidité l'empêche de dire grand chose. Le film commence donc. La première demi-heure s'écoule sans trop de souffrance. Ouf ! Si Charly redoutait le début, la suite ne peut être que plus intéressante - parce qu'on se fait quand même un peu chier -, d'où un réjouissement malheureusement de bien courte durée. Au fur et à mesure, le film s'enlise, les spectateurs s'endorment tranquillement dans leur sièges... Quand brusquement, suite à un problème technique, la lumière éclaire la salle. Les spectateurs râlent, non pas parce que l'on vient d'interrompre un suspense haletant. Loin de là. Mais parce qu'ils étaient tous plus ou moins pris par une torpeur pré-léthargique. Recroquevillée sur son siège depuis un bon quart d'heure, Laurence Darthoux s'exclame : “ Oh, non ! Je commençais seulement à m'endormir ! ”