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  Safy Nebbou (c) D.R.
À la fin du film - assez libératrice, il faut bien le dire -, le jury du long s'en va très rapidement. Pas très courtois. Le public reste pour poser quelques questions. Une dégénérée - elle était déjà l'année dernière au Festival des Scénaristes de La Ciotat, ou bien il s'agissait de l'une de ses collègues d'asile - harcèle d'interrogations métaphysiques le pauvre Nicola Sornaga. Enchaînement avec le quatrième programme de courts métrages qui marque l'apparition de films de fictions. Les six films sont plutôt moyens. À noter en vrac la belle prestation de Jacques Bonnafé dans C'était pas la guerre d'Alexandrine Brisson, évocation empesée de la Guerre d'Algérie, l'incroyable beauté de Bérénice Béjo dans Jeux de plage, et l'étonnante capacité de Safy Nebbou, le réalisateur de Lepokoa, à sublimer des paysages. Sur ce, retour à l'hôtel, en compagnie de Lars Loehn qui a emménagé dans le même bâtiment. Grosse fatigue. Rétine et cristallin demandent grâce. Les images de tous les courts métrages se confondent dans un flou pas très artistique. Besoin de renouveler les cellules.


Vendredi 10 octobre

De la possibilité d'une myopie critique

Petite colère. L'heure de passage de la navette était fixée à neuf heures moins le quart. Considérant qu'elle aurait comme d'habitude un peu de retard et que, dans le cas contraire, la réception appellerait la chambre, séance de rangement dans le nécessaire journalistique mêlant pellicules photos achevées et bloc-notes plus ou moins entamés. Manque de chance. Une fois arrivé dans le hall de l'hôtel, la réceptionniste avertit que la navette est déjà passée et qu'elle n'a pas appelé, n'étant pas inscrit comme participant au Festival. Il faut que le seul jour où la navette arrive à l'heure tombe précisément sur celui où l'on s'accorde un petit moment de battement ! Assez horripilant ! Mais très vite on comprend qu'on ne peut s'en prendre qu'à soi-même.

Paule und Julia (c) D.R.
Ce retard - il faut aller prendre un bus à la fréquence on ne peut plus espacée - tombe d'autant plus mal que Manon Ouellette a prévu dans la matinée une judicieuse visite du département Satis de l'Université de Provence. Finalement, malgré un certain décalage horaire, la visite est maintenue. Installée dans une petite rue calme, dans les locaux d'une ancienne école, le département images et son permet à une petite centaine d'étudiants de toucher du doigt la réalisation et la création sonore. Dans des conditions visiblement assez bonnes. Le matériel n'est pas dernier cri, mais permet d'accomplir le minimum nécessaire à l'apprentissage des techniques de prise de son ou de montage musical.

Ensuite, interview de Lars Loehn, compositeur de la musique de Paule und Julia, dans un restaurant en terrasse plutôt joli. Il raconte son parcours de musicien et tente d'expliquer à un très grand inculte en ce domaine ce qu'est la musique concrète. Pour cela, il reproduit certains sons ou certains rythmes avec sa bouche. Les autres clients du restaurant ne comprennent pas très bien qui sont ces deux fous furieux, l'un poussant des cris guturaux et l'autre écrivant frénétiquement sur un bloc-notes. De son côté, la serveuse a visiblement oublié d'échanger sa nuisette, vêtement de nuit faut-il le rappeler, contre un haut un peu moins décolleté et froufroutant. Direction ensuite le Pagnol pour le cinquième programme de courts métrages.