Cette extension du moi se fait d'ailleurs
souvent à tort. Ce ne sont pas les membres les plus
éminents du cinéma qui voient leurs chevilles
enfler. Cela arrive bien sûr, mais souvent les grands
ceux qui nont plus rien à prouver depuis
longtemps font preuve dune humilité et
dune modestie sans faille. Ce qui est dailleurs
assez rassurant. Et rend leurs inférieurs vaniteux
encore plus ridicules. Certes, la conférence de Michel
Sineux nétait pas parfaite. Sêtre
arrêté à Reservoir Dogs de Quentin
Tarantino pour traiter de la période contemporaine
est un peu léger : on passe ainsi à côté
de la vague techno qui a profondément bouleversé
la construction des films en particulier leurs montages. Mais
quelles quen soient les faiblesses la démonstration
du critique de Positif ne méritait pas quon la
sabote de la sorte. En quittant la salle de manière
à ce que cela se remarque, les partants oublient quils
doivent un minimum de respect à leurs congénères.
Michel Sineux a tenté de faire de la pédagogie
autour de la musique de films. Démarche courageuse
et intéressante. Ce qui mérite dêtre
salué, qui plus est quand on a accepté de représenter
un festival en étant membre du jury.
Il est grand temps d'aller à la cérémonie de clôture qui va
se tenir... Au Pagnol ? Et non loupé, au Comœdia ! Mais rien
n'est encore gagné. L'accès au centre-ville s'avère extrêmement
compliqué. Aubagne est une ville placée entièrement sous la
coupe de l'automobile. En dehors du centre, les trottoirs
sont réduits à leur plus simple expression, quand ils existent.
Le piéton risque sa santé à traverser des routes mal éclairées
où les voitures filent à toute vitesse. Le chemin qui doit
ramener un Parisien habitué à ses trottoirs aussi larges qu'une
avenue est donc quelque peu sportif. Heureusement, lorsque
le Comœdia est enfin en vue, les invités rentrent seulement
à l'intérieur. La cérémonie débute. Les lauréats se succèdent
sur scène. Les choix du jury court-métrage sont tout à fait
logiques. Ceux du long plus contestables. Le “ Mozart
du septième Art ” attribué à Kiss of life, c'est
un peu ridicule. Mais bon, tous les goûts sont dans la nature.
La soirée se termine avec un spectacle magnifique de Serge
Bromberg, qui sort une nouvelle fois de ses placards des petites
merveilles oubliées du noir et blanc. Une très belle fin pour
un très beau festival.
Dimanche
12 octobre De l'intérêt d'élargir la focale
Pas facile de changer de rythme. De
pouvoir grasse-matiner alors que la veille il fallait être
sur le pied de guerre à 8 heures pétantes, sous peine de rater
la très difficilement dispensable navette. En effet, retour
sur Paris oblige, les gentils organisateurs ont fixé à 11
heures le moment du départ des hôtels. D'où la possibilité
de comater une centaine de minutes de plus que les jours précédents
! Mais toute bonne nouvelle a son pendant négatif. Autorisé
à dormir et donc à combler un petit peu la fatigue accumulée
par un visionnage intensif de pellicule, l'individu a tendance
à vouloir récupérer jusqu'au bout, c'est-à-dire à dormir jusqu'à
extinction totale de la somnolence, et donc à passer une grande
partie de la matinée voire dans les cas extrêmes un petit
bout de l'après-midi affalé dans son lit de substitution.
Et oui l'absence de contrainte conduit à des excès, c'est
bien connu !