14h30 -
Ouverture de la sélection Un certain
regard, Théâtre Debussy.
Présentation de En la compagnie des hommes d’Arnaud Desplechin.
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Appelé sur la scène pour présenter son film,
le cinéaste rate la marche et manque de s’écrouler de tout
son long. Serait-ce un présage pour le film, présenté
dans une copie de travail non étalonnée ? Le point de
départ est une pièce d’Edward Bond centré sur les rapports
complexes d’un père et de son fils liés davantage par l’argent
et le pouvoir que par le sang. A l’adaptation nerveuse de
cette pièce, Desplechin a mêlé des images de répétition de
ses comédiens (Jean-Paul Roussillon, Sami Bouajila) qui parasitent
son projet. Il semble du coup hésiter entre deux films (qui
seraient, montés séparément, à n’en pas douter passionnants)
et rate celui-ci, multipliant en outre les afféteries de mise
en scène (et hop, un pano sur une image de sous-marin au moment
même où l’on en parle, etc). Dans ce petit jeu où chaque personnage
essaye de dominer l’autre, les acteurs s’en sortent très bien
(mention spéciale au retour discret d’Hippolyte Girardot),
mais on se demande toujours ce qu’est venue faire Anna Mouglalis
dans cette galère…
17h - Un film passionnant
à Un certain regard
American Splendor de Shari Springer Berman et Robert
Pulcini.
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Documentaliste dans un hôpital, Harvey Pekar
a du mal à positiver. Personnage caractériel, quitté par sa
femme, rongé par un nodule à la gorge qui l’empêche de parler,
il ne peut plus voir la vie qu’en noir. Pekar retrouve un
jour sa voix en rencontrant le dessinateur Crumb, qui lui
propose d’illustrer les scénarios où il met en scène sa propre
vie. C’est la naissance d’un célèbre anti-héros de bande dessinée,
l’une des figures de la contre-culture américaine. L’originalité
du film est de mêler de façon très subtile fiction et documentaire,
le véritable Harvey Pekar et d’autres protagonistes réels
de cette histoire intervenant parallèlement en studio, d’incruster
la bande dessinée dans l’image de cinéma pour mieux souligner
les pensées des personnages et d’introduire au bout du compte
une mise en abîme (cf. la pièce de théâtre où se rejoue la
vie de Pekar). Là où American Splendor l’emporte définitivement,
c’est dans sa propension à rendre sympathique un personnage
qui ne l’est pas. Râleur, caractériel, en un mot « chiant »,
désireux que cette histoire « ne finisse pas bien »,
Pekar est pourtant très attachant par sa lucidité et son intransigeance.
La Quinzaine fait enfin événement, avec
la projection du film de Matsumoto (créateur d’Albator !).
Quatre musiciens d'une autre galaxie sont kidnappés par un
manager maléfique qui veut en faire le plus grand groupe
sur Terre. Vus de manière parcellaire, les clips de Daft Punk
réalisés sous la forme d’un feuilleton pour l’album Discovery
prennent davantage d’ampleur avec ce film déjà culte avant
d’être sorti en salles. Grand succès dans la salle du Noga
pour terminer une longue journée...
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