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11h - Un certain regard : Les Mains vides de Marc Recha

  Les Mains vides (c) D.R.

Entre la France et la Catalogne, un paysage entre montagnes et mer où circulent sans cesse des trains de voyageurs filant vers l’horizon. Le réalisateur de Pau et son frère et L’arbre aux cerises filme une fois de plus les liens secrets et indicibles entre les êtres. On se plaît à repérer ou inventer les rapports existant entre Eric (Olivier Gourmet), le garagiste bricoleur de vieilles mobylettes et son fils diabétique (Jérémie Lippmann), Gérard (Eduardo Noriega), l’étranger de passage, Sophie (Mireille Perrier) contrôleur dans les trains, un perroquet qui en savait trop, et Madame Catherine (Dominique Marcas), une vieille dame alcoolique qui va bientôt mourir. Le cinéma de Recha est affaire de gestes, de silences, regards. L’argent et les objets circulent mystérieusement à l’image de ce bras de mannequin baladeur. Le temps s’étire, le paysage reflète la mélancolie des âmes…

On sort du film un peu abasourdi par un film aussi elliptique et on se surprend à y repenser par intermittences de longues heures après l’avoir vu…


15h - Projection unique de Va et Vient de Joao César Monteiro

Va et vient (c) D.R.

Écran endeuillé pour Monteiro, mort quelques mois plus tôt. Émotion de revoir la maigre silhouette burlesque du cinéaste comédien dans ce film-testament tourné à Lisbonne. Il incarne une nouvelle fois ce double qui lui est cher, et répond cette fois-ci au nom de Joao Vuvu, veuf baladeur, empruntant régulièrement le bus, restant quelques instants dans un square avant de revenir dans son appartement où il reçoit de valeureuses candidates à la fonction de femme de ménage. Derrière ces longs plans séquences cadrés à la perfection et l’apparente nonchalance du personnage, se cache une impatience, une urgence de vie, un état d’alerte. Tout peut arriver dans un film de Monteiro, une prostituée peut venir donner un cours de « pipe chinoise », on peut y faire le ménage sur l’air de Bella Ciao, une jeune fille à vélo peut entraîner un mini ballet burlesque. Tout peut arriver, même la mort et la maladie, qui font leur intrusion à la fin du film. Sans pour autant que le sexe soit oublié, bien sûr…

Va et vient se termine par un long plan fixe, celui d’un œil gigantesque qui nous regarde avec intensité. Le cinéma de Monteiro est définitivement une histoire de l’œil, dans la lignée de Bataille.


19h - Uzak de Nure Bilge Ceylan, Compétition Officielle

  Uzak (c) D.R.

Un homme traverse une étendue neigeuse. Il vient d’un village à l’horizon, se dirige vers nous. Chômeur, Yusuf a quitté sa campagne pour venir tenter sa chance à lstanbul. Mahmut, son cousin photographe, l’héberge quelque temps. Ce n’est pas pour autant que les choses s’arrangent. Le jeune homme traîne sa solitude dans les rues de la ville, guette les filles, essaye à peine de chercher du travail. La cohabitation avec Mahmut, l’embourgeoisé misanthrope, n’est pas évidente, elle vire même à la tragi-comédie tant les deux hommes, mal à l’aise, se gênent l’un l’autre et peinent à communiquer. Nure Bilge Ceylan, dont Nuages de mai, le précédent film distribué en France, en avait marqué plus d’un par sa mise en scène lyrique et contemplative, s’attache à l’infime, au secret des êtres, à leur partie immergée tout en préservant une forme d’ironie salutaire.

La Quinzaine fait enfin événement, avec la projection du film de Matsumoto (créateur d’Albator !). Quatre musiciens d'une autre galaxie sont kidnappés par un manager maléfique qui veut en faire le plus grand groupe sur Terre. Vus de manière parcellaire, les clips de Daft Punk réalisés sous la forme d’un feuilleton pour l’album Discovery prennent davantage d’ampleur avec ce film déjà culte avant d’être sorti en salles. Grand succès dans la salle du Noga pour terminer une longue journée...