22h30
- Mods
de Serge Bozon
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Direction le cinéma Les Arcades
pour une projection de l’ACID (Agence du Cinéma Indépendant
pour sa Diffusion) qui montre pendant toute la durée du
festival de Cannes des films fragiles, sur le point de sortir
ou sans distributeur. Manque de bol, alors que ces projections
ont souvent excellente réputation, ce soir-là est plutôt
morose. Une trentaine de personnes dans la salle, un animateur
pas très vif : le cinéma indépendant mériterait mieux.
Présenté par un Serge Bozon tellement volubile qu’il en
avale les mots, Mods est un moyen métrage intrigant
qui ne convainc pas tout à fait. Sur un campus, deux
garçons (« nous sommes militaires, c’est notre profession »)
débarquent un beau jour pour remettre sur pied leur frère
malade. Ils vont aller de rencontres en rencontres, de chorégraphies
en chorégraphies avant de sortir leur frangin de la prostration.
Basé sur le principe de répétition et cerné par un humour
à froid, Mods est une sorte de pétard mouillé que
l’on oublie un peu trop facilement.
SAMEDI 17 MAI 2003
8h30 - Le Cœur
ailleurs de Pupi Avati, Compétition Officielle
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Difficile de parler avec enthousiasme
de ce film académique élevé au sirop des bons sentiments.
Difficile de s’intéresser au sort de ce professeur de 35
ans qui cherche l’âme sœur avant de la trouver en la personne
d’une jolie jeune femme aveugle. Il finira par l’épouser
au grand dam de ses parents, avant que la fausse ingénue
ne parte avec le chirurgien qui l’a opéré des yeux !
Film empesé, poursuivi par une musique illustrative, Le
cœur ailleurs consterne la plupart des festivaliers.
Mais que fait ce film en compétition officielle à Cannes ? ? ?
11h - Qui a tué Bambi ?
de Gilles Marchand
(Hors Compétition, Sélection Officielle)
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Le premier film de Gilles Marchand était
très attendu. Scénariste de Harry, un ami qui vous veut
du bien, réalisateur du très beau court métrage
Joyeux Noël, membre de la petite équipe de feu Sérénade
qui fut l’une des plus dynamiques sociétés de production
françaises des années 90, Marchand devient peu à peu l’un
des personnages incontournables du cinéma français, souvent
consulté dès qu’un scénario bat un peu de l’aile.
À quoi ressemble donc son premier long métrage ? Le
prologue à l’école des infirmières donne le ton. Les jeunes
femmes apprennent comment annoncer aux familles des patients
qu’un de leurs proches est décédé. Gilles Marchand instaure
dès les premières images un climat étrange. Le film ne sort
pratiquement pas de l’enceinte de cet hôpital blanc et froid
où des histoires bizarres sont peu à peu révélées. Infirmière
stagiaire, Isabelle (Sophie Quinton, révélée par les courts
métrages de Gérald Hustache-Mathieu) y travaille aux côtés
de sa cousine Véronique. Elle souffre d’une malformation
de l’oreille interne et s’évanouit régulièrement, ce qui
lui vaut d’être appelé Bambi par son supérieur, l’inquiétant
Docteur Philipp (Laurent Lucas). Elle va peu à peu mener
l’enquête, sans pour autant apprendre d’extraordinaires
vérités. La peur, dans Qui a tué Bambi ? vient
effectivement davantage du milieu hospitalier lui-même et
de ses protagonistes que de l’intrigue elle-même. Le film
souffre de fins à répétition (certaines grandiloquentes,
d’autres trop prévisibles) qui empêchent d’adhérer totalement
au projet, pourtant très excitant à la base. Reste le travail
sur le son, très intéressant, qui apporte une réelle singularité.