Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     



 

 

 

 

 
15h - Un certain regard : Arimpara de Murali Nair

  Arimpara  (c) D.R.

Heureux propriétaire terrien, marié et père de famille, Krishnanunni vit dans la campagne du Kerala, un Etat du Sud de l’Inde. Un jour, Suna, son épouse, repère un grain de beauté noir qu’il a sur son menton et commence à s’en inquiéter. Krishnanunni refuse de se faire opérer, il préfère l’enlever lui-même et enduire la blessure d’une décoction d’herbes médicinales. Mais la situation se dégrade, le grain de beauté devient une verrue qui enfle de plus en plus avant de devenir meurtrière ! !

Murali Nair, auteur du Trône de la mort, signe une fable fantastique plutôt captivante (mais jusqu’où cela va-t-il aller ? ?) en même temps qu’une réflexion sur l’altérité. La fin, très poétique et très libératoire, déconcerte et ravit à la fois.


19h - Elephant de Gus Van Sant, Compétition Officielle

Elephant (c) D.R.

Une véritable claque. La sensation d’avoir vu le premier film « palmable » du festival.

Gus Van Sant s’empare du fait divers de Columbine aux Etats-Unis, où deux adolescents avaient tiré sans raison sur leurs camarades, pour le transcender. En faire autre chose, en s’attachant avant tout aux pas de plusieurs personnages, les deux meurtriers, les futures victimes, et les rescapés. Le cinéaste réinvente la topographie des lieux en suivant les jeunes gens dans un collège labyrinthique, il opte pour de longs plans séquences fluides réalisés au steadycam, revient sur les croisements des personnages, insiste sur la temporalité fatale de l’événement. A voir cet adolescent perpétrer une violence froide et sourde vêtu des oripeaux du Stallone-Rambo des années 80, on mesure l’évolution de la société américaine, faisant de plus en plus face à ses démons venus de l’intérieur. Van Sant ne juge pas, il n’explique rien, il laisse son mystère au fait divers. On sort de la projection sonné, incapable de parler.


22h

  Gozu (c) D.R.

A peine remis de la projection de Elephant, retour au Noga et à la Quinzaine pour le nouveau film de Takeshi Miike, l’homme qui tourne plus vite que son ombre. Gozu est un film complètement loufoque. Cette folie n’est pas immédiatement perceptible, le film commençant comme n’importe quel film de yakusa. Sauf que Ozaki, chef de bande de l’organisation criminelle, commence littéralement à péter les plombs lors d’une scène incroyable où il bute le chien d’un passant sous prétexte que c’est un animal « anti-yakusa » ! ! Pour le parrain des yakusas, il est temps de se débarrasser de lui. Il charge le jeune Minami de cette tâche ardue… Mais rien ne se passe comme prévu. Minami croise sur sa route d’étranges personnages comme cette femme incroyable qui se traie les seins et se jette sur lui… Même s’il part un peu dans tous les sens, Miike fait preuve d’une dérision débordante et d’un sens de la provocation régressive imprévisible et très plaisant.