Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     



 

 

 

 

 
DIMANCHE 18 MAI 2003

8h30 - Swimming Pool de François Ozon, Compétition Officielle

Swimming Pool (c) D.R.

Si Miike fait preuve d’une véritable folie inépuisable, que dire de ce film de François Ozon si ce n’est qu’il ne peut choquer que le bourgeois du…dix-neuvième siècle ! ! 

Romancière britannique très populaire mais en panne d’inspiration, Sarah Morton passe quelques jours dans la villa de son éditeur, dans le Sud de la France. La première partie du film est plutôt réussie. On sait notamment depuis Regarde la mer, que Ozon sait distiller des ambiances troubles et ambiguës. Une tension imperceptible est à l’œuvre au début de Swimming Pool. Elle s’amplifiera à l’arrivée de Julie, qui se présente comme la fille de son éditeur, aussi délurée que Sarah est raide comme la justice. Julie sème la zizanie en invitant chaque soir des garçons différents, en préférant le foie gras au fromage blanc et en écoutant fort la musique. Il ne faut pas trois quart d’heure de film pour déceler une profonde frustration (sexuelle, organique) chez Sarah Morton, qui s’empare de Julie comme modèle du personnage de son nouveau roman. La deuxième partie du film tournera notamment autour du meurtre d’un amant de Julie dont les deux femmes sont complices. Cette mort est-elle imaginaire ? Julie elle-même est-elle un personnage réel ? On finit curieusement par ne plus s’intéresser à ces questions ni au film lui-même, tant il peine au bout d’un moment à nous captiver.


11h - Atelier Pialat, salle Bunuel

  Maurice Pialat (c) D.R.

Le terme atelier fait référence aux premiers pas artistiques de Pialat, qui fut d’abord peintre avant d’être cinéaste. Cette réunion publique de collaborateurs de Maurice Pialat fut passionnante. Elle commença par la projection de courts métrages : un grand classique (L’amour existe) et deux inédits tournés en Turquie à ses débuts (Maître Gallip et Istanbul). Tout en rappelant que ces films courts donnaient déjà des indications sur « le sentiment communiste du monde que Pialat avait à ses débuts » (au sens spirituel du terme), Serge Toubiana, animateur de cet atelier, insista ensuite sur la filiation Pialat-Lumière, au sens où « chaque plan cadré fait exister l’individu, même lorsqu’il est noyé dans la foule ». Jacques Loiseleux, chef opérateur, rappelle « l’amour et le respect qu’il mettait dans le geste de filmer, une sensation inexprimée, mais qui passait tout de même à travers le plan ». Patrick Grandperret enchaîne alors, rappelant que « Pialat mesurait la rage du monde, la constatait, mais ne la dénonçait pas, ajoutant un peu plus tard : « Pialat privilégiait la vie, se battait contre la sécurité, pour la mise en danger permanente ».

Cet atelier annonce l’édition en DVD de l’intégralité des films de Maurice Pialat. Quelques extraits des bonus sont projetés. Depardieu d’abord, très émouvant («Entre nous, c’était le vrai amour, celui qui ne se partage pas »), avant de provoquer l’hilarité dans la salle (« les acteurs sont des animaux malades, c’est un métier qui rend con et qui donne l’illusion de ne pas être con…Vous êtes en fait sans arrêt en danger de connerie ! »). Vient ensuite un extrait de l’émission Océaniques, où Pialat, intense, parle sans fard.

Cette table ronde Pialat se termine sur un froid, Jean-Christophe Bouvet rappelant que tourner avec le cinéaste avait été pour lui « une véritable expérience traumatisante », même si cela n’enlevait en rien l’admiration qu’il lui portait comme artiste. Sylvie Pialat intervient alors pour témoigner de cette souffrance subie alors par Bouvet sur le tournage de Sous le soleil de Satan, tout en évacuant le sujet… « Je ne t’ai jamais filmé avec dédain, ton désarroi a servi le film » s’exclame alors Jacques Loiseleux en guise de conclusion. 

La Quinzaine fait enfin événement, avec la projection du film de Matsumoto (créateur d’Albator !). Quatre musiciens d'une autre galaxie sont kidnappés par un manager maléfique qui veut en faire le plus grand groupe sur Terre. Vus de manière parcellaire, les clips de Daft Punk réalisés sous la forme d’un feuilleton pour l’album Discovery prennent davantage d’ampleur avec ce film déjà culte avant d’être sorti en salles. Grand succès dans la salle du Noga pour terminer une longue journée...