15h -
Un certain regard : Struggle
de Ruth Mader
Premier long métrage de la réalisatrice
autrichienne, Struggle est, à l’image de son titre,
un film de lutte, pour sa survie, pour son existence. Les
histoires des deux personnages principaux s’entrecroisent :
Il y a d’abord Eva, jeune femme employée à la cueillette de
fraises, venue de l’Est avec sa fille pour améliorer son quotidien.
Puis Harold, agent immobilier viennois amateur de pratiques
sado-maso. Le regard de Ruth Mader sur la résistance
à la déliquescence de la société est précis et sans concessions.
Pour elle, la force du combat passe par le silence contenu
et le contrôle des gestes. Un film exigeant et austère.
17h - Un certain regard :
Japanese Story de Sue Brooks
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Rencontre professionnelle aux Antipodes
entre une Sandy, énergique jeune femme australienne, et Hiromitsu,
homme d’affaires japonais froid et antipathique. Au début,
le courant ne passe pas. Lui fait la gueule, trouve qu’elle
parle fort, et elle, le méprise. Ce n’est que dans le désert
du Pilbara (que Hiromitsu veut à tout prix visiter) qu’ils
se redécouvrent et commencent à s’aimer. Mais la noyade accidentelle
du Japonais bouleverse le film. La fébrilité avec laquelle
Sandy prend conscience de l’inexorable, le courage avec lequel
elle rapatrie le corps et annonce la nouvelle à la veuve d’Hiromitsu
font basculer le film dans une direction inattendue et plutôt
intéressante. C’est malheureusement sans compter une fin interminable,
les grimaces exaspérantes de Toni Collette et une insupportable
musiquette d’ascenseur qui gâchent l’ensemble…
19h - Quinzaine des Réalisateurs :
Le Monde vivant d’Eugène Green
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Un ogre veut répudier son épouse pour se
marier avec une demoiselle qu’il tient captive dans une chapelle.
Deux chevaliers partent pour le combattre : l’un a un « lion »,
l’autre pas… Comment tirer parti de contraintes économiques
draconiennes lorsque l’on veut raconter coûte que coûte une
histoire de chevalerie au cinéma ? Le deuxième long métrage
d’Eugène Green (après Toutes les nuits, qui avait déjà
marqué les esprits), y répond magnifiquement par sa poésie
formelle (un chien à la place d’un lion, un costume poilu
pour l’ogre, des bras peints en verts et des plans serrés)
et sa très grande ironie, créatrice de distance, passant également
par le verbe, une parole singulière, inédite, articulée, engageant
tout un imaginaire qui fait la force du film.
23h15 - Quinzaine des réalisateurs
Interstella 555 de Leiji Matsumuto et des Daft
Punk
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La Quinzaine fait enfin événement, avec
la projection du film de Matsumoto (créateur d’Albator !).
Quatre musiciens d'une autre galaxie sont kidnappés par
un manager maléfique qui veut en faire le plus grand
groupe sur Terre. Vus de manière parcellaire, les clips
de Daft Punk réalisés sous la forme d’un feuilleton pour
l’album Discovery prennent davantage d’ampleur avec
ce film déjà culte avant d’être sorti en salles. Grand succès
dans la salle du Noga pour terminer une longue journée...