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Bright Future de Kiyoshi Kurosawa - Compétition, sélection officielle

  Bright Future (c) D.R.
Yuji et Mamoru, deux jeunes Japonais, travaillent dans une blanchisserie industrielle. Egalement co-locataires, ils ont tous deux des caractères très différents. Yuji navigue encore entre adolescence et âge adulte, alors que Mamoru, très secret, voue un culte à sa méduse de mer. Leur patron se rapproche d’eux, les invite à dîner chez lui, tentant ainsi de retrouver une seconde jeunesse. Mais les deux jeunes employés accueillent cet altruisme avec dédain. Un jour, Mamoru le tue à coups de couteau. Yuji adopte sa méduse et fait la connaissance du père de Mamoru (incarné par Tatsuya Fuji, acteur de L’empire des sens) avec qui il entretient immédiatement des rapports filiaux.  Avec ce film doux et lent, Kurosawa reprend ses thèmes favoris de l’adolescence sans repères, confrontée à la mort, à l’au-delà, à travers laquelle s’inscrivent parfois de forts rapports de transmission. Tourné en vidéo HD, le film étonne par ses cadres intransigeants, ses mouvements fluides. Les scènes nocturnes sont particulièrement remarquables, on se souviendra longtemps de la multiplication des méduses envahissant les égouts de la ville, et partant vers le large, image forte de phosphorescence vénéneuse…

Lors de la projection de presse, le film déçoit visiblement les journalistes, peu habitués à ce que Kurosawa adoucisse autant sa veine fantastique. Bright Future est sifflé ou très peu applaudi…


Pas de repos pour les braves d’Alain Guiraudie - Quinzaine des Réalisateurs

Pas de repos pour les braves (c) D.R.
40 personnes sur scène, une ovation des spectateurs de la salle du Noga, la présentation officielle du premier long métrage d’Alain Guiraudie commence  bien… avant même que le film soit projeté.

Une impression positive qui ne se démentit pas à la vision de Pas de repos pour les braves, et ce d’autant plus que l’on restait souvent perplexe à la vision de ses précédents films, courts et moyens métrages.

La première scène nous permet de rentrer dans le vif du sujet. Deux garçons sont dans un café. Basile Martin raconte à Igor une histoire farfelue, se lance dans un long monologue étrange et drôle, lui explique avec conviction qu’il ne peut plus dormir par peur de mourir, rêve de Faftao-Laoupo, le symbole de l’avant-dernier sommeil. Igor ne cherche pas à comprendre. Basile s’énerve et quitte la scène…

Dans Pas de repos pour les braves, le monde est partagé en deux, d’un côté « Village qui vit », de l’autre « Village qui meurt », décimé par le massacre d’une vingtaine d’habitants par un inconnu. Un type enquête. Journaliste bénévole, un peu détective et voyou, il s’appelle Johnny Got. La recherche du meurtrier n’est qu’un prétexte, la vraie vie est ailleurs chez Guiraudie. Dans les discussions interminables entre copains au café, dans les relations d’amour et de camaraderie tactiles et tendres, dans un onirisme mélancolique ou dans les déclarations généreuses (« Ce qui m’intéresse, ce sont les autres »). La deuxième partie du film, plus poussive, déçoit un peu. Mais le travail formidable sur l’image d’Antoine Héberlé, le dynamisme des comédiens (l’étonnant Thomas Suire en tête) et la création d’un univers singulier, emportent définitivement l’attention.