La Petite Lili de Claude Miller
- Compétition, sélection officielle
Une propriété en Bretagne, une actrice
célèbre, Mado (Nicole Garcia) entourée de son frère Simon (Jean-Pierre
Marielle), de Brice, réalisateur, son amant du moment (Bernard
Giraudeau) et de son fils, Julien, aspirant cinéaste (Robinson
Stévenin). Les relations conflictuelles entre ce dernier (amoureux
de Lili - Ludividine Sagnier -, une jeune fille de la région
rêvant d’être comédienne) sont au centre de la première partie
du film et provoquent des réactions en chaîne au sein de la
petite communauté. Les tensions se développent quand Lili accepte
la proposition de Brice de tout quitter pour partir à Paris
avec lui…Cinq ans plus tard, Lili, séparée de Brice, est devenue
une grande actrice, elle apprend que Julien, de son côté, prépare
un long métrage évoquant leurs jeunes années…
Entre La mouette de Tchekhov et La nuit américaine
de Truffaut, il y a donc cette Petite Lili, cousine de
L’effrontée du même Claude Miller, une cousine qui atteint
son rêve cette fois-ci, même si elle doit d’une certaine manière
en payer le prix. Délaissons quelque peu l’histoire principale
du film et saluons la densité des personnages secondaires, de
l’amoureux transi saignant du nez quand il a des émotions fortes
et embrasse une femme, au vieil oncle (extraordinaire Marielle)
bougon interprété dans le film de Julien par Michel Piccoli
(ce qui donne lieu à des scènes très drôles, « vous
n’avez pas joué dans Le mépris par hasard ? »), en
passant par le personnage de Julie Depardieu, de loin le plus
intéressant, amoureuse discrète qui parviendra dans l’ombre
à ses fins…
Films de la Ciné Fondation
Du premier programme de la Cinéfondation
vu cette année, nous retenons nettement deux films. Historia
del Desierto tout d’abord, amusant film d’animation anglais
réalisé par Celia Galan Julve, qui a passé un an de travail
pour ces six minutes de film, tentative de reconstitution de
l’échappée belle au début des années 60, d’une évadée de prison
mutilée (2 pouces coupés !), Rosita Guzman.
Mais surtout Dremana Oko, de Vladimir Perisic,
film français racontant la journée de la vie d’un garçon de
13 ans, maltraité par ses camarades d’époque en raison des convictions
politiques de son père. Ce film court de 30 minutes est une
petite merveille de sensibilité, il permet de voir l’insurrection
d’un pays inconnu tout entier à travers les yeux d’un enfant.
La chose public de Mathieu Amalric
Quinzaine des réalisateurs
Le deuxième long métrage de
Mathieu Amalric est une farce, une mise en abîme inégale,
parfois drôle, parfois ratée: un réalisateur accepte une commande
d’Arte (figurée sous les traits d’un réel comité de sélection
des projets où siègent André Boutang et Jérôme Clément) dans
le cadre du cycle « masculin/féminin ». La
loi sur la parité en préparation arrive à point nommé pour
interroger les rapports homme/femme, les élections aussi.
Mais les problèmes qu’il rencontre alors dans son couple finissent
par interférer dans son projet initial. Amalric alterne images
35 mm et images DV, joue avec les supports et les degrés de
l’histoire à tel point qu’il finit un peu par s’y perdre,
et le spectateur aussi...