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Sergio (c) D.R.

On pourrait citer de nombreux films à l’appui de ce constat. Prenons La danse étérnelle, de Hiam Abbas, œuvre pas déshonorante mais très symptomatique de ces défauts. Un vieil arabe assiste sa femme qui se meurt ; demeurant inconsolable, il lui écrit des poèmes. Le sujet se veut touchant, mais les bons sentiments sont trop appuyés et étouffent l’émotion au lieu de la susciter. Une mise en scène extrêmement terne, sans invention, adossé à un récit très linéaire, et puis une tendance à étirer les plans plus que de raison, bref à ne pas savoir arrêter le plan quand il le faut, tout cela achève de rendre le film terriblement ennuyeux. Autre exemple : Ca fait mal à mon cœur de Stéphanie Noël, typique de la chronique. Une femme délaissée par son mari s’occupe de ses quatre filles. Pas d’effort de récit, mais des moments de vies au jour le jour et une mise en scène qui ici n’a d’autre but que la captation. Là aussi, les scènes se succèdent et traînent en longueur, de façon un peu lâche, et à aucun moment l’auteur ne parvient à donner du relief à l’ensemble.

Pour finir, on évoquera le cas, assez répandu du moyen métrage (au-delà de 30 minutes), qui est souvent un faux long. Bien souvent, on remarque que, faute d’un travail d’écriture plus rigoureux et plus précis, le film est justement beaucoup trop long alors que par ailleurs il montre des qualités et témoigne d’une bonne idée de scénario. Ce qui laisse une impression de gâchis. C’est ce qu’on ressent par exemple à la vision de Qui songe à la douceur d’Isabelle Coudrier. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’on sent passer les 45 minutes de projection. Pourtant le film témoigne d’une ambition séduisante. Un homme ordinaire, subitement gagné par le sentiment de l’absurdité de son existence, professionnelle et conjugale, est sujet à des évanouissements récurrents. Peu à peu, son univers familier s’effrite, perd de sa consistance. Beau sujet, où la réalisatrice se risque à explorer des zones indicibles, ineffables, des états limites de la conscience, peu réductibles à des formules claires. Mais hélas le film s’enlise, finit par se répéter, le spectateur regrette de voir s’éloigner le film percutant qu’il aurait pu voir si la réalisatrice avait su resserrer son propos.

Cela étant dit, il y avait bien sur quelques jolies réussites qu’il convient de souligner.

(c) D.R.   Malika de Pierre Chosson

(c) D.R.   Le Portefeuille de Vincent Bierrewaerts

(c) D.R.   Le Principe du canapé de M. Guermet et S. Hercule





Site du Festival : http://www.clermont-filmfest.com