Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     



 

 

 

 

 
  A. Desplechin
Le thème du film est la dimension mythologique que prend très vite l’histoire de Nora (E. Devos); la lettre qu’elle reçoit de son père mourrant est la scène-clé du film et la scène initiale que Despleschin a choisi d’écrire; une lettre choquante par son mépris des conventions, mais tout de même une lettre d’amour quasi criminelle.

Desplechin, c’est tout cela : la mise en scène d’une vie ou les personnages se sentent enfermés, comme fous, mais aussi aptes à transmettre de la tendresse et de l’écoute auprès de leur entourage; ici toutes les générations se font face.

On crie, on rit, on pleure. C’est beau tout simplement.


Razzia sur le dernier Chabrol...

Mardi soir, sala grande, le maître Claude Chabrol, cinéaste boulimique et complice de Truffaut venait tout juste de pointer le bout de son nez, hésitant, avant de recevoir un hommage très applaudi de la part de la salle. 

Claude Chabrol (c) D.R.
La Demoiselle d’honneur ne se révèle pas aussi sulfureux que prévu mais a le mérite de faire passer du bon temps avec son atmosphère sombre et indécrottablement bourgeoise, ses non-dits, ses acteurs qui crèvent littéralement l'écran (on retrouve avec plaisir l’omniprésent Magimel de La Fleur du Mal qui donne la réplique à la très convaincante Laura Smet).

Dans les rôles secondaires, il y a bien sûr Thomas Chabrol qui campe un policier au regard sacrement effrayant, Suzanne Flon qui a des problèmes avec sa salle de bain et surtout Aurore Clément qui décidément a le don pour jouer dans les bons films.

Un Chabrol ne serait pas un Chabrol, si l’on n'y retrouvait ses fameux ingrédients : un zest d’inceste, un soupçon de petite musique vieillotte et décalée par-ci par-là, et le sacro-saint cadavre dans le placard.

Bref, Chabrol se fait plaisir et nous aussi, du coup !

A la sortie de la séance, Laura Smet s’engouffre rapidement dans la voiture mise à sa disposition, tandis que Chabrol continue de serrer des mains à un public qui se confond en félicitations émues.

Les petits haussements d’épaule du maître du suspense français semblent vouloir dire, pourtant et toujours jovialement : "eh bien oui c’est mon film mais n’en faisons pas tout un fromage..."