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« Quand le cinéma nous joue bien des tours… »

  Denzel Washington (c) D.R.
Le journaliste de cinéma est une curieuse espèce qu’Honoré de Balzac n’a pas eu la chance d’étudier dans son célèbre essai Les Journalistes.

Il aurait été sûrement amusé par le tiraillement intrinsèque dudit journaliste entre sa passion complètement animale du septième art (qui le poussa aux conférences de presse de Venise à se ruer sur sa proie, comprenez star de cinéma, à peine la dernière syllabe prononcée par l’animateur de la séance) et son look de reporter pro, qui se doit de rester impassible devant la liesse générale, et se montrer le plus neutre possible, c’est-à-dire objectif.

De l’autre côté de la barrière, la star de cinéma, objet de toutes les convoitises, préférait arborer un sourire immaculé (Tom Cruise) ou selon l’humeur du moment, un air fâché, les lunettes de soleil étant alors redevenues de rigueur (Denzel Washington).

Evidemment, plus l’attente de la rencontre avec la star était grande, plus grande était sa déception.

Jeremy Irons (c) Isabelle Vautier
Ainsi, un journaliste qui déclarait son admiration avec fougue à un Jeremy Irons visiblement agaçé qu’on lui préfère Al Pacino, lors de la conférence de presse, lui répliqua sèchement : « Monsieur, on voit bien que vous n’avez pas vu tous mes films. » Et bang !

Egalement coutumier de l’uppercut verbal, Denzel Washington ne voulait décidément pas prendre la parole. Ses « oui » et « non » exaspérés montraient très clairement qu’on le dérangeait.

Un entretien que nous avons vécu nous-mêmes avec une personnalité du cinéma mais dont nous tairons le nom parce que nous ne sommes pas loin de la sainteté nous a même réservé un accueil des plus glaciaux, durant tout l’entretien, l’interrompant même au bout d’une dizaine de minutes, sans s’excuser pour aller dire bonjour à un autre collègue acteur. L’agacement de ladite personnalité était à son comble, les lunettes noires, plus noires que jamais et le spectacle en live de sa prise de tête énorme faisait finalement plus rire qu’autre chose.

Dans ces conditions les rencontres « positives » n’en étaient que plus belles. Et si l’on s’est souvent répété, en rappelant pour la énième fois certaines attachées de presse qu’ « une interview à Venise, ça se mérite », on est finalement assez fier de notre pugnacité.