Le Marché du Film a quelque chose d'une
tornade. Les professionnels du cinéma débarquent en rafales
sur la Croisette. Ils circulent en tous sens, semblent agités
par quelque force obscure. Et puis, au bout de quelques jours,
ils repartent aussi rapidement qu'ils sont venus, laissant
leur petit territoire temporaire largement dévasté.
Mini-jupe
Ah, Cannes et ces poufiasses à foison
! Elles portent la jupe courte et le décolleté plongeant. Elles
sont souvent blondes, vraies ou fausses. Elles sont parfois
refaites à coup de bistouri, mais toujours vulgaires. Elles
sont une fois sur deux accompagnées par des cinquantenaires
grisonnants ou chauves. Elles traînent nonchalamment des sacs
de grands magasins pour ajouter une nouvelle robe ou une nouvelle
culotte à leur collection. Elles font pitié, mais elles ne le
savent pas. Et surtout ne leur dîtes pas, il est si agréable
de rire de son prochain !
Niveau 01
Loin du strass et des paillettes, dans
les profondeurs du bunker de béton qu'est le Palais des
Festivals, se trouve le niveau 01. Rien dans ce grand hall
moquetté et privé de lumière naturelle ne concerne l'aspect
artistique du cinéma, si ce n'est l'implantation du Short
Film Corner. En fait, c'est là que se situent les différents
poumons du festival. C'est là que sont par exemple implantés
une majeure partie de l'organisation, des locaux décentralisés
des grands médias hexagonaux et des associations professionnelles
du cinéma français. Mais on peut aussi y trouver les stands
de prestataires techniques (Barco, Quinette Gallay...),
ceux de pays cinématographiques mineurs (Slovénie, Taïwan...)
ou de sociétés de production ou de distribution de seconde
zone, qui n'ont pas obtenu de place à l'étage supérieur
avec les cadors de l'industrie cinématographique européenne
et internationale. Bref, ce niveau 01 fait quelque peu office
de fourre-tout, de bazar. Cependant, dans un univers en
perpétuelle effervescence, un passage dans ces allées désertes
et sombres détend agréablement les nerfs.