La série Homicide
lui a permis de travailler avec un bataillon de pointures du
doublage: Jean Berger, Raoul Delfosse, Henry Djanik, Paule Emanuèle,
Patrick Floersheim, Claire Guibert, Med Hondo, Jean Michaud,
William Sabatier, etc...
Dans Homicide il a doublé le personnage de Crosseti
(joué par Jon Polito) avant que ce dernier ne disparaisse.
Dans l'épisode à l’ordre du jour " Mutinerie ",
il prête sa voix à l'instructeur de tir de Pembleton
et à un prisonnier (voix-off) qui parle à Sanborn.
 |
|
|
|
Roger Lumont fait très
attention à l'adaptation. Fin érudit et maîtrisant
parfaitement la langue de Shakespeare, il ne manque jamais
quand l'occasion se présente de modifier certaines
expressions. Quand le personnage de Munch rétorque
: " On s'en fiche ! ", Lumont souligne que cela ne
colle pas assez à la réalité du langage.
Il faut mieux dire " Qu'est ce qu'on en a à faire
! ".
Il a parfois du mal à se faire entendre des jeunes
comédiens mais finit toujours par leur faire comprendre
que c'est grâce à son expérience de comédien
qu'il est devenu directeur de plateau sur cette série
et que ses choix de direction ou d'adaptation sont souvent
les bons: " on ne peut pas jouer de la même façon
en anglais et en français ".
Il reconnaît lui même qu'il dirige sa petite troupe
d'une " main de fer dans un gant de velours ". Il est
exigent mais la qualité finale de l'épisode
dépend de son souci du détail.
|
 |
|
|
Henry Djanik, un des comédiens
les plus connus et les plus doués de ce métier,
nous salue et nous dit qu'il a tendance à se méfier
des journalistes qui font des papiers sur le doublage car
en général ils écrivent un peu n'importe
quoi ou bien critiquent à tort. Nous lui présentons
un numéro de la Gazette pour qu'il juge par lui-même…
Dans Homicide, il double un des rôles principaux,
celui du lieutenant Al "Gee" Giardello, un italo-black campé
par le grand Yaphet Kotto.
Henry Djanik, qui plaisante souvent de ses origines arméniennes
(son vrai nom est Djanikian), a commencé le doublage
en 1958. Comme sa voix est grave et rocailleuse, on lui a
souvent attribué des personnages de durs à cuire
au grand cœur : Telly Savalas (Kojak), Ernest Borgnine
(Supercopter), Mister T. (L'agence tout risque),
Bud Spencer où il succédait à Claude
Bertrand et bien sûr Anthony Quinn qu'il a doublé
la première fois en 1961 dans Les Canons de Navaronne.
Ce doublage était dirigé par Richard Heinz de
Lingua Synchrone pour la Columbia. Il a aussi prêté
sa voix à l'acteur israëlien Topol (Columbo) qui
jouait l'allié grec de James Bond dans Rien que
pour vos yeux en 1981.
 |
|
|
|
Il nous rappelle également
qu'il a prêté sa voix à Steve McQueen
dans Les sept mercenaires (1960) et La grande
évasion (1962) avant que McQueen soit attribué
à un autre excellent comédien, Jacques Thébault,
à partir de la série Au nom de la loi.
Concernant Charles Bronson qu'il a parfois doublé,
il nous raconte une anecdote assez savoureuse: " Un
jour une maison de doublage pour laquelle je ne souhaitais
plus travailler (pour diverses raisons) m'appelle pour me
demander si j'ai déjà doublé Bronson.
Je réponds: Oui, mais... Marcel Bozuffi l'a doublé,
il est décédé. Claude Bertrand l'a
doublé, il est décédé. Edmond
Bernard le doublait et il vient de décéder.
Et moi même, je ne me sens pas très bien !
Et j'ai raccroché. Douce vengeance..."