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8 janvier 2002

David se trouve à New York, pour participer à un dîner de gala offert par l’Association des Critiques de NY qui, le 13 décembre 2001, a désigné Mulholland Drive meilleur film de l’année. Invité par Justin Theroux à partager son clavier pour adresser quelques mots aux membres du site, David a indiqué qu’il s’était rendu à Manhattan deux semaines après les attentats du 11 septembre, sans toutefois pouvoir réellement s’approcher des ruines du World Trade Center.

  David Lynch.com (c) D.R.
C’est en effet le New York Film Critics Circle qui a lancé le bal le 13 décembre en décernant à Mulholland Drive la première d’une longue série de récompenses. La deuxième quinzaine de décembre est l’occasion pour une grande partie des critiques américains de livrer leur verdict sur l’année cinématographique. Ainsi, la Los Angeles Film Critics a sacré David meilleur réalisateur de l’année quelques jours après, entérinant le prix reçu à Cannes. La Boston Society of Film Critics lui a emboîté le pas en attribuant à la fois la récompense du meilleur film ET du meilleur réalisateur à Mulholland Drive, suivie par les New York Film Critics Online (qui lui ont de plus décerné le prix du meilleur scénario). La liste est loin d’être exhaustive : la Toronto Film Critic Association a aussi couronné David meilleur réalisateur, et nous pouvons présumer que d’autres associations de critiques de par le monde sont également tombés sous le charme de Mulholland Drive (Télérama a entre autres placé le film de David en tête des longs métrages de l’année écoulée). David Lynch n’avait pas été jusque-là habitué à un tel consensus de la part des critiques, comme il a pu l’avouer à l’agence Reuter : " Je suis coutumier du fait que mes films ne fonctionnent pas très bien au box-office et que les critiques ne les apprécient guère. Tout cela est incroyablement étrange. " (1)

Ce déferlement de récompenses de toutes sortes acquiert une résonance plus intéressante encore si l’on sait que le verdict des associations de critiques américains sont souvent proches des Oscars, du moins en ce qui concerne les nominations. Non que ces Oscars constituent une panacée et un passage obligé pour tout grand réalisateur (l’absence d’un Stanley Kubrick à son palmarès suffisant à mon sens pour jeter le discrédit sur une telle manifestation), mais tout cinéphile ayant veillé une nuit entière en espérant la victoire symbolique de son favori sera à même de comprendre l’émulation et l’excitation que cette cérémonie peut provoquer. Sans compter l’effet indéniable que l’obtention d’une précieuse statuette peut engendrer auprès des studios et des sociétés de production, véritable sésame pour monter en quelques mois les projets les plus improbables. Rappelons que David a d’ailleurs déjà été nommé deux fois aux Oscars dans la catégorie du meilleur réalisateur, pour The Elephant Man et Blue Velvet, sans succès pour l’instant.


11 janvier 2002

David Lynch (c) D.R.
Après avoir concouru dans la compétition officielle cannoise avec Wild at Heart (Palme d’Or en 1990), Twin Peaks : Fire, Walk With Me en 1992, The Straight Story en 1999 et Mulholland Drive en 2001, David reviendra sur la Croisette en 2002 pour présider le 55e Festival de Cannes, qui se déroulera du 15 au 26 mai. C’est Gilles Jacob, défenseur de longue date de l’œuvre de David, qui a annoncé la nouvelle à la presse sous la forme d’une paronomase purement lynchienne : " David Lynch, ce patronyme convient mal à un artiste qui répugne à juger ses pairs. Mais qui parle de juger quand il s’agit d’élire ? Lynx aurait mieux convenu pour illustrer l’élégance naturelle et l’acuité du regard d’un des tout premiers créateurs du cinéma mondial. " David, par ailleurs Président du Jury du Festival de Venise en 1994, a accueilli avec enthousiasme l’hommage rendu par un Festival qu’il a toujours placé sur un piédestal : " Je me sens tout à la fois excité, angoissé et pleinement conscient de la responsabilité qui m’incombe au moment d’accepter l’honneur de la Présidence du 55e Festival de Cannes, le plus grand festival de cinéma au monde. Je ferai au mieux pour poursuivre la belle tradition du Festival : mettre en lumière et célébrer le cinéma mondial dans un esprit de compétition et d’amitié. " (Propos parus sur le site officiel du Festival de Cannes : www.festival-cannes.com)