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Katsuhiro Otomo est un autre paramètre
de l'équation Metropolis. Il est né
en 1954 et débute dans le monde du manga avec Gun
report, une adaptation d'un roman de Prosper Mérimée.
Il travaille aussi pour le magazine Action dans lequel
il dessine des histoires courtes. En 1973, il entame une
carrière de scénariste. Son talent dans ce
domaine sera récompensé, en 1983, par le Grand
prix japonais de la science-fiction, jusqu'alors réservé
à des romans, pour Domu (Rêves d'enfants).
Fireball publié en 1979 sera son premier manga
d'envergure.
En 1982, Katsuhiro sera projeté sur le devant de
la scène avec son "opus magnum" illustré,
Akira qui l'occupera pendant une décennie.
Il réitère cet exploit avec son adaptation
en anime, six ans plus tard. Otomo se frotte aussi, avec
succès, à l'animation sous des casquettes
différentes : écriture, réalisation,
supervision. En 1983, Rintaro le conviera à son projet
Genma Taisen (Harmageddon) où il s'occupera
de la création des personnages. Il réalise
des courtes histoires pour Manie Manie, Robot
Carnival, Memories et, en 1991, un long métrage
en prises de vues réelles, World appartement horror.
Il participe à d'autres long métrages d'animation
comme Rôjin Z (1991), Spriggan (1997)
ou Pefect Blue (1998).
"J'étais invité à
une émission de la télévision japonaise
consacrée à Osamu Tezuka." se souvient Katsuhiro
Otomo. "J'ai donc révisé le sujet en profondeur.
J'ai lu de nombreux manga, notamment ses trois œuvres de
jeunesse Lost world, New world et Metropolis.
Un autre invité de marque était présent
sur le plateau, Rintaro. Hors antenne, les deux hommes dissertent
sur Tezuka. "Parmi ses œuvres, quelle est celle que tu
aimerais adapter à l'écran si tu en avais
la possibilité." questionne Rintaro.
Otomo répond sans hésiter
: Metropolis. "Dans cette dernière œuvre, bien
qu'inachevée, je pouvais ressentir toute la passion
et la conviction que son auteur y a mis." Rintaro lance
l'hameçon, le poisson semble mordre.
Nous sommes en 1997. Cinq années
de labeur acharné plus tard, Metropolis, d’après
l’œuvre de Osamu Tezuka, arrive enfin sur les écrans.
DANS LES COULISSES DE LA CREATION
Japon. Automne. Un chalet isolé.
Une fois les droits acquis, Rintaro et son ami Katsuhiro
se retrouvent pour une réunion de travail de trois
jours. La cession est courte mais intense. "Nous avons essayé
d'être fidèle à l'esprit de Tezuka tout
en apportant de la profondeur au récit.", se souvient
Otomo, scénariste sur Metropolis. "C'est
pour cela que nous avons modifié quelque peu l'histoire
et introduit de nouveaux personnages." Et Rintaro de
renchérir "On voulait réaliser un film
qui soit une grande histoire de science-fiction avec une
intrigue et une fin palpitante. C'était notre but
principal dans ce projet." Michi, le robot androgyne
du manga d'origine (et ancêtre de Astro boy)
devient ainsi Tima, diminutif d'une ancienne reine de la
Mésopotamie. Rock, chef des Marduks et fils adoptif
de Duc Rouge fait son apparition dans le film. "Je pense
que c'était une bonne idée de l'intégrer"
jubile Otomo. "Amour et haine, joie et colère,
voici les quelques sentiments que nous avons à l'esprit.
C'est ce que Rock essaie de dire aux gens dans Metropolis."