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À partir de 1986, il adaptera l’œuvre de fin de vie de Tezuka, The Phoenix, sous la forme de plusieurs OAV (original animated video, dessins animés réalisés spécialement pour le marché de la vidéo).
Mais Rintaro est-il un "mauvais fils" ? "De son vivant, Osamu Tezuka ne nous aurait jamais donné l'autorisation d'adapter Metropolis à l'écran" avoue-t-il un peu gêné. "Je lui avais demandé la permission, mais il avait refusé. À l'époque, je n'avais pas compris pourquoi mais en y réfléchissant, Tezuka considérait Metropolis comme une œuvre inachevée. Je m'étais donc incliné mais je n'ai pas abandonné l'idée pour autant."



ENTER OTOMO, LE PERE D’AKIRA


  Katsuhiro Otomo (c) D.R.
Katsuhiro Otomo est un autre paramètre de l'équation Metropolis. Il est né en 1954 et débute dans le monde du manga avec Gun report, une adaptation d'un roman de Prosper Mérimée. Il travaille aussi pour le magazine Action dans lequel il dessine des histoires courtes. En 1973, il entame une carrière de scénariste. Son talent dans ce domaine sera récompensé, en 1983, par le Grand prix japonais de la science-fiction, jusqu'alors réservé à des romans, pour Domu (Rêves d'enfants). Fireball publié en 1979 sera son premier manga d'envergure.

En 1982, Katsuhiro sera projeté sur le devant de la scène avec son "opus magnum" illustré, Akira qui l'occupera pendant une décennie. Il réitère cet exploit avec son adaptation en anime, six ans plus tard. Otomo se frotte aussi, avec succès, à l'animation sous des casquettes différentes : écriture, réalisation, supervision. En 1983, Rintaro le conviera à son projet Genma Taisen (Harmageddon) où il s'occupera de la création des personnages. Il réalise des courtes histoires pour Manie Manie, Robot Carnival, Memories et, en 1991, un long métrage en prises de vues réelles, World appartement horror. Il participe à d'autres long métrages d'animation comme Rôjin Z (1991), Spriggan (1997) ou Pefect Blue (1998).

"J'étais invité à une émission de la télévision japonaise consacrée à Osamu Tezuka." se souvient Katsuhiro Otomo. "J'ai donc révisé le sujet en profondeur. J'ai lu de nombreux manga, notamment ses trois œuvres de jeunesse Lost world, New world et Metropolis. Un autre invité de marque était présent sur le plateau, Rintaro. Hors antenne, les deux hommes dissertent sur Tezuka. "Parmi ses œuvres, quelle est celle que tu aimerais adapter à l'écran si tu en avais la possibilité." questionne Rintaro.

Metropolis (c) D.R.

Otomo répond sans hésiter : Metropolis. "Dans cette dernière œuvre, bien qu'inachevée, je pouvais ressentir toute la passion et la conviction que son auteur y a mis." Rintaro lance l'hameçon, le poisson semble mordre.

Nous sommes en 1997. Cinq années de labeur acharné plus tard, Metropolis, d’après l’œuvre de Osamu Tezuka, arrive enfin sur les écrans.


DANS LES COULISSES DE LA CREATION

Japon. Automne. Un chalet isolé. Une fois les droits acquis, Rintaro et son ami Katsuhiro se retrouvent pour une réunion de travail de trois jours. La cession est courte mais intense. "Nous avons essayé d'être fidèle à l'esprit de Tezuka tout en apportant de la profondeur au récit.", se souvient Otomo, scénariste sur Metropolis. "C'est pour cela que nous avons modifié quelque peu l'histoire et introduit de nouveaux personnages." Et Rintaro de renchérir "On voulait réaliser un film qui soit une grande histoire de science-fiction avec une intrigue et une fin palpitante. C'était notre but principal dans ce projet." Michi, le robot androgyne du manga d'origine (et ancêtre de Astro boy) devient ainsi Tima, diminutif d'une ancienne reine de la Mésopotamie. Rock, chef des Marduks et fils adoptif de Duc Rouge fait son apparition dans le film. "Je pense que c'était une bonne idée de l'intégrer" jubile Otomo. "Amour et haine, joie et colère, voici les quelques sentiments que nous avons à l'esprit. C'est ce que Rock essaie de dire aux gens dans Metropolis."