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APOGEE CINEMATOGRAPHIQUE

  Fantomas contre Scotland Yard (c) D.R.
Jean Marais, qui était un inconditionnel des aventures, tant littéraires que cinématographiques, du maître du crime, raconte à propos du réalisateur André Hunebelle, avec qui il a tourné de nombreuses fois : "  Hunebelle m’avait demandé de trouver un sujet à suite qu’il me serait agréable de jouer. Au bout de quelques temps, je fais part de cette proposition à Jean Cocteau. Il a immédiatement pensé à Fantômas. L’idée a interessé Hunebelle. Et Fantômas s’est fait. "

Le premier des trois films à voir le jour s’appelle tout simplement Fantômas et sort à Paris le 3 novembre 1964. Ce film est un vrai succès grâce au trio gagnant : l’athlétique Jean Marais (Fandor / Fantômas), la belle Mylène Demongeot (Hélène) et l’incontournable Louis de Funès (le commissaire Juve).

A l’origine c’est l’acteur Raymond Pellegrin (né en 1925) qui devait incarner Fantômas. Hunebelle lui a finalement préféré Jean Marais, au physique de " jeune premier ", même si ce dernier était paradoxalement plus âgé (douze ans de plus) que Pellegrin. En compensation, Hunebelle a quand même demandé au comédien écarté de faire la voix du mystérieux criminel masqué et lui a proposé par la suite le personnage du méchant dans Furia à Bahia pour OSS 117 (1965).

Bien qu’il n’ait pas participé au scénario, signé Jean Halain (fils d’André Hunebelle), Jean Marais s’est fortement investi dans sa double composition du journaliste Fandor et dans celle, masquée bien sûr, de Fantômas.

Mylène Demongeot (c) D.R.
Il a notamment eu l’idée de l’apparence du masque de Fantômas, créé par Gérard Cogan. Il fallait à Marais deux heures pour le mettre et faire les raccords de maquillage.

Il était d’ailleurs très pénible à supporter sous les projecteurs. A ce propos, Mylène Demongeot se souvient que lors du tournage en Italie de Fantômas se déchaîne (1965), Jean Marais, qui était toujours très courtois et d’une extrême gentillesse, a perdu patience, est devenu odieux envers elle, qui n’y était vraiment pour rien. Il s’est bien entendu excusé de son comportement peu de temps après. La chaleur était telle qu’avec le masque brûlant sur le visage, il avait quelque peu craqué.

C’est véritablement à partir de ce deuxième opus de la trilogie, initialement intitulé Fantômas revient que Louis de Funès vole la vedette à Jean Marais. D’ailleurs les deux acteurs n’avaient aucun atome crochu. Marais devait souffrir intérieurement de n’être plus considéré aux yeux du réalisateur comme la star du film.

De l’aveu même du créateur Marcel Allain, les deux premiers films de la série ressemblent assez à du James Bond avec des poursuites en voiture, train, hélicoptère, bateau, sous-marin de poche et même en voiture volante (Ah ! La célèbre DS blanche !).

En novembre 1966, les journaux annoncent le tournage du troisième film de la série Fantasia pour Fantômas. Le titre devient par la suite Fantômas contre Scotland Yard. Le film sort à Paris le 16 mars 1967, et marque l’arrêt des " Bonderies ". Jean Halain déclare : " Nous allons nous rapprocher du Fantômas traditionnel, celui des romans de Marcel Allain, et renoncer à l’esprit James Bond ".

  Fantomas contre Scotland Yard (c) D.R.
André Hunebelle ajoute : " Il y aura quelques aspects fantastiques, car Jean Hallain a eu l’habileté de situer son histoire en Ecosse et d’y introduire quelques fantômes, faux bien entendu, mais qui permettront tout de même quelques effets d’épouvante ".

Concernant l’Ecosse, l’extérieur du château utilisé dans le film est celui de la Roquetaillade près de Bordeaux. Les intérieurs sont tournés aux studios de Saint-Maurice, près de Paris. C’est d’ailleurs le même château qui a servi de décor au film Le Pacte des loups. Pour la scène de la chasse à courre, tournée en forêt de Fontainebleau (et non au pays du Whisky), Jean Marais retrouve son cheval Sultan avec qui il a déjà tourné sept fois.