Lorsque nous l’avons
recontacté, après avoir découvert les images, nous ne lui
avons pas expliqué le but précis de notre visite. Il n’était
pas au courant du contenu des sept bobines. L’interview
s’est ensuite déroulée en trois temps :
- Il a d’abord fait une description de son travail, de ses
motivations. Nos questions se sont ensuite concentrées sur
les bobines super 8. Où les récupère-t-il d’habitude ?
Est-il au courant de leur contenu ?
- Nous lui faisons voir les sept bobines super 8 en intégralité.
Nous enregistrons ses réactions. Il dissimule mal son malaise.
Au départ, il ne comprend pas le but de notre visite et
cherche à détendre l’atmosphère. Au fil de la montée de
la violence, il cherche alors à se disculper, à prouver
qu’il n’est pas l’auteur des images. A la septième bobine,
il reste silencieux, regarde les images défiler.
- Nous récoltons ses réflexions et nous lui annonçons le
véritable but de notre visite et de notre enquête.
Un dérushage complet de cette séquence a été réalisé. Nous
en publions un extrait au format Real sur le site
(voir)
TRADUCTION - PREMIERS INDICES
Interview réalisée le 15/10/2002 à Paris
Durée 70 minutes
Les films super 8 étant muets, nous
souhaitons pouvoir analyser les mots prononcés par les jeunes
femmes. Cela peut nous apporter un indice crucial.
La lecture labiale est un exercice difficile et fatiguant,
qui demande un effort de concentration permanent ; le
résultat est un mélange d’analyse des mouvements des lèvres
et de déduction en rapport avec la situation. C’est à ce titre
un travail intuitif et parfois aléatoire. C’est la raison
qui nous a poussé à rencontrer plusieurs traducteurs.
Un premier travail de traduction a été effectué par les membres
de l’Association BUCODES (Bureau de Coordination des Associations
de Devenus Sourds et Malentendants).
Nous avons pris contact avec eux grâce à une recherche lancée
sur Internet. Une association de sourds et malentendants nous
a aiguillé sur cette association. En effet, la lecture labiale
est surtout pratiquée par les devenus sourds. Les sourds de
naissance préférant le langage des signes.
Les deux traductrices ayant chacune plus de soixante-dix ans,
nous étions assez gênés de leur montrer ces images. Cependant,
elles ont réalisé un travail professionnel sans jamais porter
de jugement sur ces jeunes femmes.
Leur travail de lecture labiale a essentiellement porté sur
les bobines 1 et 2 :
- La jeune femme assise sur un banc.
- La jeune femme du café.
En effet, c’est sur ces deux bobines que les jeunes femmes
parlent le plus avec la personne qui tient la caméra.
Il se dégage de ces discussions les éléments suivants :
- L’homme parle d’un film sur lequel
il travaille. Il semble proposer à ces jeunes femmes un rôle
et souhaite organiser avec elles un essai. Il essaye ensuite
de tester les limites de chacune d’elles en leur demandant
de prendre des poses érotiques.
- Les jeunes femmes ne connaissent pas cet homme, elles le
vouvoient. Elles ne sont pourtant pas particulièrement effrayées.
Cela implique qu’il doit savoir les mettre en confiance, par
sa manière de parler, son humour, son physique et son comportement.
Un dérushage complet de cette séquence a été réalisé. Nous
en publions un extrait au format Real sur le site (voir)