MERE ET FILLE
" Dans mon court métrage
Mariage Blanc, je n'étais pas allée
jusqu'au bout de ce que je voulais dire. C'est un sujet
dont on parle peu. On parle toujours des relations homme-femme
" j't'aime, j't'aime plus ". Là
je trouvais ce sujet intéressant parce que tout ce
qui concerne la famille touche au plus profond de nous même.
Je suis souvent très proche des adolescents; je les
ai beaucoup écoutés, et...les mamans :
c'est pas rien ! J'ai vraiment voulu prendre des cas
extrêmes. "
(...) Comme dans tous les films, il y a des bouts de
vie de chacun, des bouts de ma vie. Ce n'est pas totalement
autobiographique parce que ce serait très difficile
et puis je crois aussi que ce n'est pas bien de parler que
de soi-même. Ce serait une démarche égoïste
pas très intéressante. C'est bien de s'ouvrir
vers les gens, comme ça chacun peut s'y reconnaître. "
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(...) " Le thème imposé
de mon premier court métrage réalisé
dans le cadre de la Femis était " violence
et passion ". La première image qui m'est
venue à l'esprit était la confrontation d'une
mère et d'une fille dans une cuisine. C'est venu
en deux secondes : une mère qui commençait
à vieillir un petit peu, et sa fille qui commençait
à devenir femme. Je l'ai tellement entendu dire autour
de moi : des jeunes filles me disaient que leur mère
commençait à devenir jalouse... Des mères
qui regardent leur fille devenir belles, désirables...
Tout est parti de là. J'ai développé
ce sujet à partir de ce premier film d'études.
Je pense que je vais arrêter d'en parler avec Rosine,
même si cela me fascine encore. "
DU COURT AU LONG
" Mariage Blanc a été
montré à l'étranger, il a été
acheté par des télés... J'ai été
contacté alors par Ciby 2000 qui m'a demandé
d'écrire un scénario. J'ai écrit pendant
près d'un an dans le plus grand respect qui soit :
j'ai pu écrire ce que je voulais et travailler comme
je voulais. Le service " premiers films "
de Ciby 2000 a disparu à la mort de Bouygues et je
me suis alors retrouvée avec les galères de
tout le monde. Cela dit le scénario était
écrit et on avait l'avance sur recettes et Arte avec
nous. C'était déjà du domaine du possible.
J'ai rencontré alors Bernard Verley, puis Alain Sarde,
qui ont tous deux produit le film. "
METHODES DE TRAVAIL
" Je n'aime pas écrire
les scénarios : je trouve que ça " casse "
tout. Ce n'est qu'avant de tourner que je mets, pour faire
plaisir, " intérieur jour " ou
" extérieur nuit "... J'avais
l'écriture dans la tête et je faisais le découpage
la veille du tournage. Je décidais à l'instinct
de la place de la caméra, je crois que c'est typiquement
féminin et que ce n'est pas plus mal ainsi. Si je
ne vois pas les comédiens bouger dans les décors,
je ne peux pas dire où je vais mettre la caméra.
C'est vrai que ce n'est pas toujours facile pour l'équipe
technique. "