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Vivement Dimanche (c) D.R.

(...) " J'ai l'impression qu'on vit toujours sa vie de façon brouillonne, sans contrôler beaucoup de choses, parce que tout va trop vite ! On est un peu comme dans une savane ou on s'accroche aux branches : il y en a des solides, d'autres qui cassent ou que l'on rate... Je n'ai jamais cru aux stratégies des vies : quand on a une stratégie, on tue des choses. On obtient peut-être ce qu'on veut, mais on ne sait jamais les choses qu'on a pas eues. C'est comme un panzer qui écrase tout. On a envie de faire tellement de choses dans la vie, et on n'en a pas assez d'une, mais il faut quand même se discipliner parce que si on entreprenait trop de choses, on raterait peut-être tout. "

(...) " J'ai eu la chance de faire un métier ou tout est très différent à chaque fois, mais regardez au théâtre, quand on entend les gens dire que c'est toujours pareil, que l'on répète tous les soirs la même chose, ce n'est pas vrai ! Souvent la veille, on fait le brouillon de ce que l'on va faire le lendemain, des choses nous échappent... C'est plutôt comme un artisanat : on ne détient jamais la vérité, on n'a jamais atteint l'absolu. "

  La Femme d'à côté (c) D.R.

(...) " Ce métier m'a peut-être rendu plus fragile... C'est comme une peau de chagrin. C'est comme si on cherchait sans cesse à atteindre quelque chose qui se recule, qu'on n'a pas...et qu'on a moins le temps... Je me suis toujours demandé si ce n'était pas l'idée de l'arc et de la flèche : est-ce la cible ou la tension la plus importante ? Cela rend plus fragile, parce que cela enlève des peaux, on a moins de certitudes... Plus fragile peut-être, mais avec de plus grandes joies, ces joies du moment présent... Il n'y a que le moment présent qui compte, tout le reste n'est que du vent... éculubrer sur le passé ou l'avenir...ce ne sont que des mots : rien ne remplacera la vie présente. On peut avoir gâché sa vie à attendre ou à regretter... C'est l'idée de l'éphémérité de la vie aussi... l'idée qu'il faut aller vite, ou plutôt bien penser que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue, et quand on arrive à 50 ans, on mesure combien on était heureux quand on avait vingt ans... Alors c'est bien d'avoir été très heureux à vingt ans ! Et quand je dis heureux, ce n'est pas béat, mais " plein ", l'idée qu'il faut prendre chaque chose à bras-le-corps, sinon personne ne vous le rendra.

(...) " Il vaut mieux avoir fait des choses qui ont raté et de les revendiquer, que de se torturer pour aller vers des choses tout en pensant que ce sera un succès, et d'avoir alors un bilan totalement négatif (on s'est ennuyé et ce fut un échec). Il y a l'idée de dire " tant pis, mais j'y ai cru ". C'est un instinct de survie, la survie de ne pas se laisser embarquer dans des choses auxquelles on ne croit pas. Dans les films que j'ai faits, il y en a que j'ai aimés, d'autres qui sont ratés ou réussis, mais je sais que quand je partais sur le lieu de tournage de chacun d'eux le matin, j'avais envie de les faire. Peu m'importait le résultat, et ce n'est pas à moi de le juger. "