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Enluminure (c) D.R.
Objectif Cinéma : Il y a beaucoup d'humour dans le film. Je pensais à Lubitsch où la femme est toujours ironique et séductrice...

Marie-Christine Questerbert : J'ai beaucoup pensé à Lubitsch dans les scènes du palais royal. Je me suis demandée comment rythmer une miniature et c'est devenu alors un problème de cinéma. J'avais pensé à d'autres développements plus rythmiques sur le palais royal et je n'ai pas eu le temps de les tourner. On voit à un moment donné dans le château, à son arrivée, des ballets qui se rapprochent d'Aliénor. J'en avais davantage à ce moment-là dans le palais.


Objectif Cinéma : Je pense aussi à un plan qui joue sur le cadre et sur le son pour créer le comique, quand Bertrand traverse l'écran de droite à gauche engoncé dans son armure brinquebalante alors qu'il est sur le départ.

Marie-Christine Questerbert : Je voulais un film d'humour. C'est clair, tout le temps. Pour toutes les situations.


Objectif Cinéma : Quel a été l'apport de Danielle Dubroux au scénario ? La causticité ?

Marie-Christine Questerbert : La causticité vient de nous deux. On est assez jumelles sur ce plan-là.


Objectif Cinéma : Féministes !

Marie-Christine Questerbert : Oui, un petit peu


  Caroline Ducey (c) Stéphane Legrand

Objectif Cinéma : Il y a quand même de la fierté dans ce film, énormément de fierté des dames.

Marie-Christine Questerbert : C'est vrai quand je dis " ce que femme veut... ". Je n'avais pas envie d'une femme maso. Je veux bien qu'elle retombe chaque fois à zéro, mais j'avais envie qu'elle réussisse, que ce soit vraiment une conquête, parce que c'est un petit peu une femme-chevalier. Le chevalier n'est pas là où on le croit dans ce film !


Objectif Cinéma : C'est une guerrière !

Marie-Christine Questerbert : Oui c'est une guerrière de l'amour ! C'est un petit peu japonais d'ailleurs. Alors que le jeu de Bertrand est d'être insaisissable.


Objectif Cinéma : Aussi d'être un peu bête, un peu macho, un peu coq !

Marie-Christine Questerbert : Oui. Melvil a poussé les choses peut-être un petit loin, en même temps je le comprends, il fallait qu'il prenne un parti, il avait à se défendre. Mais il est merveilleux parce qu'il a joué le jeu alors qu'il aurait pu en prendre ombrage, mais il était violemment pour. Je l'en remercie !


La Chambre obscure (c) D.R.
Objectif Cinéma : Pour revenir à cette histoire de rythmique, c'est là que j'ai beaucoup pensé à Lubitsch.

Marie-Christine Questerbert : J'étais conduite vers le cinéma des débuts. Je me rappelais de La Princesse aux huîtres, film muet de Lubitsch. Quand vous regardez une miniature, vous constatez que l'ornementation se détache du texte pour rentrer petit à petit plus précisément dans les contours de l'image puis dans l'image. C'est de l'ornement, on le voit sur les colonnes des chapiteaux où on sont d'abord disposées des feuilles, ensuite des animaux apparaissent et enfin des hommes. J'aime bien dans les premiers films de Lubitsch, cette réflexion sur le rapport des acteurs et de l'ornementation. C'est très clair dans La Princesse aux huîtres où des acteurs jouent parfois avec les motifs. Ernst Lubitsch devait trouver un rythme alors il les faisait cavaler ! Et moi aussi dans les galeries du palais royal, j'ai utilisé un métronome pour les déplacements afin de trouver une rythmique.