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La vie, le rêve, le songe, tout ça se ressemble : à un moment donné, on avait même pensé appeler ce film La vie est un songe , mais ça faisait trop écho à une pièce de Calderon et donc on a renoncé. La question centrale, c'était de savoir si ce voyage de Gallo avait vraiment été vécu ou s'il avait été rêvé ? Finalement, c'est un peu les deux à la fois, et la musique fonctionne un peu de la même façon : on est embarqué dans une espèce d'histoire musicale, de mélodie qui retombe sur ses pattes à la fin. C'est donc à la fois un voyage physique réel, Gallo fait effectivement le trajet la Havane, Trinidad, Santiago, Guantánamo, Holguín, Camagüey, Cienfuegos, la Havane, l'aller-retour, mais en même temps, c'est également un voyage totalement onirique. Au départ, on voit un gars qui est en train de fumer sa cigarette en regardant des bateaux dans le port de la Havane, et le film pourrait être ce qu'il a dans la tête, ses rêves de voyage, etc. Ce serait un peu une rêverie, et d'ailleurs, pour Gallo, le film a été comme un rêve.


Objectif Cinéma : Combien de temps a pris ce périple à Cuba ?

Pascal Letellier : On est resté deux mois à tourner. On est arrivé le 5 février 99 et on est parti le 15 avril. On a quasiment tourné tout le temps. Au départ, c'était un peu clandestin, parce qu'on a mis du temps à obtenir toutes les autorisations de tournage, qui ne sont normalement pas accordées pour une durée supérieure à quinze jours alors qu'on voulait rester au moins deux mois, et puis on a réussi à les obtenir et, en fait, on a travaillé dans des conditions parfaites de liberté totale de tourner où on voulait, ce qu'on voulait. Mais pour obtenir cette autorisation-là, ça a pris un peu de temps, ce qui explique une station un peu pénible au départ à la Havane, à cause de négociations diverses, des réunions, etc. On voulait rester le plus longtemps possible pour pouvoir prendre le temps d'entrer dans une vraie relation avec les gens, et non pas arriver en pensant qu'on allait tourner le lendemain et partir aussitôt après : on voulait vraiment pouvoir vivre une vraie histoire avec chaque personne, poser les valises, et pour installer une relation intime avec les gens et entrer dans leur vie quotidienne, il fallait du temps. Il fallait entrer dans ce milieu et dans ce monde de la façon la plus naturelle possible de manière à ce que les gens s'ouvrent à nous.


  Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : Vous désirez poursuivre cette expérience de conseiller musical sur des films ?

Pascal Letellier : Karim et moi avons un projet sur le cirque, même s'il est un peu vague. On a un intérêt commun pour ce monde-là, par rapport aux personnages de cirque, et même si ce projet n'aboutit pas, on a envie de continuer à travailler ensemble. Quant à la fiction, plus je vais au cinéma, et plus je me rends compte que j'aime le cinéma du réel et le documentaire. J'ai des projets de films qui font intervenir la musique, parce qu'il y a un côté un peu universel qui me plaît bien dans la musique, et c'est vraiment bien pour parler d'un peuple ou d'un groupe de gens.