Objectif Cinéma : Où
tourniez-vous ?
Camille Japy : Dans
un appartement, en décors naturels. Il faisait très
chaud, on tournait en août, les fenêtres étaient
fermées à cause du bruit de la rue. Et les
loges étaient dans un autre appartement.
Mais on a pas mal ri avec Elsa sur ce tournage. Comme on
jouait deux femmes qui ont des rapports de force, on décompressait
pas mal dans les loges entre les scènes.
Objectif Cinéma :
Avez-vous travaillé en amont
avec Elsa Zylberstein ?
Camille Japy : C'est
sur le tournage qu'on a travaillé ensemble vraiment.
On se connaissait déjà, on s'était
vu avant, mais on a travaillé chacune de notre côté
avant de se rencontrer sur le tournage.
Objectif Cinéma : Est-ce
que Martine Dugowson fait beaucoup de prises lors du tournage
?
Camille Japy : Oui.
Et j'ai adoré car ça nous permet de chercher.
Pour chaque prise, on essaye autre chose : une prise très
violente, une autre très émue, une prise légère,
etc. Les choses ne sont jamais blindées, figées.
On dose, ensuite elle prend ce qu'elle veut. En même
temps, il y a un grand carcan, il faut trouver la liberté
à l'intérieur d'une certaine rigueur. On doit
en profiter pour proposer beaucoup de choses. En même
temps, elle vous cadre aussi, elle construit : "tiens
va à gauche, tiens maintenant essaye ça"
: elle est très exigeante, très attentive,
elle voit tout, vous vous sentez vraiment regardée.
Objectif Cinéma :
Vous avez apporté des choses
inédites ?
Camille Japy : Inédites
?
Objectif Cinéma :
Qui n'étaient pas dans le
scénario, dans la scène ?
Camille Japy :
Les situations sont certes écrites mais on ne sait
pas à l'avance précisément comment
on va les jouer. Chaque acteur va faire en fonction de sa
personnalité et de sa façon de ressentir le
rôle. Lui même ne sait pas ce qu'il va faire,
le metteur en scène non plus, après on se
met d'accord sur un certain personnage, mais c'est toujours
inédit pour moi car on ne s'attend jamais à
une émotion qui peut surgir d'un seul coup. Soudain
quelque chose vous émeut...