Objectif Cinéma :
Que devient Jeannie selon vous ?
Camille Japy : Je
ne sais pas (rires). Tout dépend si on est positif
ou négatif Peut-être qu'elle va se réveiller
un jour, peut-être qu'elle ne va jamais se réveiller
et qu'elle va mourir, qu'elle va finir seule, abandonnée,
acariâtre...peut-être qu'un jour elle va avoir
un choc dans sa vie et qu'elle va être obligée
d'ouvrir les yeux, essayer de faire entrer l'amour chez
elle et qu'elle pourra du coup en donner à d'autres...
C'est un moment donné de sa vie. Je ne sais pas ce
qu'elle va devenir ensuite, de toute façon elle n'existe
pas...enfin... On verra dans "les fantômes de
Louba number two" ! (rires).
Objectif Cinéma :
Pour en venir à vous-même
Camille Japy, d'où venez-vous ?
Camille Japy : J'ai
fait le Conservatoire pendant trois ans, j'ai commencé
par faire du théâtre.
Objectif Cinéma :
C'est la prolongation d'un désir
d'enfance ?
Camille Japy : Non.
Je ne savais pas trop quel était le parcours à
suivre pour être comédien, c'était inconnu
pour moi, c'est pour ça que j'ai fait une école
de théâtre. J'avais joué au lycée
dans "les précieuses ridicules" et j'ai
découvert des sensations qui m'ont vraiment plu.
Ensuite, j'ai passé mon bac, je me suis inscrite
en fac et je suis allée au cours Florent dont j'avais
alors vaguement entendu parler. Je me suis dit que ça
allait être dur et long, qu'il me faudrait exprimer
des sensations alors que je n'en avais pas l'habitude. Mais
c'était ce que je cherchais. C'est difficile au début
quand on ne connaît personne dans le système.
Il fallait que j'apprenne, que je me connaisse un petit
peu mieux, que je prenne confiance. J'ai passé le
Conservatoire, j'y suis rentrée et je travaille depuis
que j'en suis sortie.
Objectif Cinéma : Vous
êtes dans le système maintenant ?
Camille Japy : Je
ne sais pas si je suis dans le système mais j'ai
un agent, je rencontre des gens, etc. Vous pouvez jouer
toute seule dans votre salle de bain mais...c'est pas pareil
! (rires).
Objectif Cinéma :
Vous avez trouvé facilement des petits rôles
dans des téléfilms...
Camille Japy : J'ai
fait du théâtre tout de suite et le cinéma
est venu petit à petit. J'ai appris pas mal de choses
en faisant des courts métrages. Le premier rôle
était muet, ensuite une phrase, ensuite un rôle
plus important, c'est venu petit à petit, à
mon rythme. Il fallait que j'apprenne. Jouer devant une
caméra, c'est accepter de se laisser voir, de se
laisser filmer, et de donner sans être volontaire.
C'est du plaisir aussi.