LE FILS ABSENT
Françoise Decaux : Ah,
oui
oh, là, là
heureusement que
tu l'as sorti, ça ! Parce que t'as raison, c'est
le seul qui surnage
C'est bien ce que tu dis là,
c'est exactement ce que je voulais montrer. Clémentine,
à la fin, redevient mère, retrouve son identité
de mère, et l'enfant qui va naître, elle n'a
plus à l'accaparer : à ce moment, elle sort
de tout ça, même si elle est là. La
petite va démarrer autre chose : l'enfant à
naître est à elle, vraiment à elle
c'est bien que tu aies parlé de ça.
C'EST UN GARCON !
Françoise Decaux :
Non, c'est une fille, normalement dans le film
mais,
j'aurais dû mettre un garçon
J'ai eu
vachement de mal : est-ce que c'est une fille ou un garçon
? en fait, j'aurais pas dû trancher
J'ai hésité.
Fille, c'était marrant et garçon, ça
me paraissait trop évident, comme allant trop de
soi
GENERATIONS DE FEMMES
|
|
|
|
Françoise Decaux :
Ecoute, je ne sais pas comment te répondre
Je trouve qu'à la cinquantaine t'arrives à
avoir un recul sur ta vie. Un recul sur la génération
de tes parents, un recul par rapport à tes enfants
qui sont déjà adultes, donc j'allais dire
je peux en parler maintenant
Alors, je ne sais pas
Psychologiquement, je ne saurais pas dire mais j'ai l'impression
que j'ai traduit ces télescopages de générations
physiquement, parce que ce ne sont finalement que des émotions
brutes que je reçois par rapport à ça.
Et voilà, je les ai mises comme ça, brutes
de forme.
Tu vois, Fanette, la nana des années 70 qu'incarne
Edith Scob, qu'est atteinte d'un cancer, qu'est une chose
enfin, on ne va pas épiloguer là-dessus, ça
fait partie de la vie et c'est quand même quelque
chose de très important pour les femmes, c'est du
cancer du sein qu'il s'agit
cette femme, qui a dû
bourlinguer, qui a fait un couple qui n'a pas tenu le choc,
tout ça on le comprend plus ou moins
et bien,
cette femme, ça me plaisait de lui faire vivre une
histoire d'amour avec une petite. En même temps, elle
est pas vraiment dupe, et la petite non plus. Mais, tout
d'un coup, cette jeune femme faisait le choix de la liberté.
Elle se donne le droit de faire ce qu'elle a envie de faire,
de tout laisser tomber, mari, enfant et boulot, pour s'installer
avec cette dame et reprendre des études. Et c'est
ça qui m'intéresse, cette dynamique positive.
Face à des situations désespérantes,
il y a toujours une bouffée positive : face au cancer,
il y a ce dernier amour
pour Liza, sa vie de femme
piétinée, elle naît mère, elle
aussi au contact d'une jeunesse