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Oui, il y a ça et en même temps, à la fin, il y a l'eau et l'eau est un élément important du film, il y a beaucoup d'eau dans le film.
Oui, c'est vrai, le mari va dans l'eau, lui aussi… arrête, j'avais pas vu tout ça… C'est des choses souterraines. Si, bien sûr, la scène de la fin, évidemment. Parce que j'ai eu du mal pour cette scène. T'imagines bien que quand j'ai dit que je voulais que Clémentine soit toute nue dans l'eau et qu'elle fasse le fœtus, ç'a pas été quelque chose d'évident : le producteur attendait de voir. Et, en même temps, je sais pas comment… mais, bon les gens qui vont détester vont tout détester d'ailleurs… personne n'a été choqué par cette scène. Et je pense vraiment pas que ce soit ridicule que Clémentine se retrouve dans l'eau dans cette position. D'autant que je trouve ça d'un culot et d'un courage énorme, qu'une femme, je ne dis pas une gamine, une femme accepte de montrer son corps comme ça. Et on voit rien. On voit juste ses fesses. Mais même ça : une femme qui montre ses fesses, alors que c'est plus une jeune fille… et, Clémentine est ronde, c'est un corps… je trouve ça costaud qu'elle m'ait suivie… Et, c'est passé et je te jure que c'est pas simple.

C'est terrible. C'est vraiment terrible, le cinéma. Quand t'écris quelque chose, il y a des choses que tu maîtrises, tu te dis que tu vas faire ça comme ça, tu te poses sans arrêt des questions, et, en fin de compte, il y a mille signes qui passent en-dessous, qui sont des trucs enfouis au fond de toi, et qui apparaissent sur l'écran et d'un seul coup c'est une espèce d'impudeur… Là, tu me parles de choses que je connais, que je sais pour la plupart, malgré tout la façon dont tu me parles ça me renvoie à des trucs troublants… j'ai vraiment mis des choses… enfin, tu mens pas ! tu vois ce que je veux dire ?


VENUS IN FURS

Françoise Decaux : Figure-toi que ce manteau de fourrure… je veux dire que c'est dur de faire un film, de traduire ses idées, d'aller jusqu'au bout parce que t'as tout le temps des censures, des autocensures que tu te crées aussi… et ce manteau de fourrure, ç'a été ma bête noire. Parce que, tu vois, c'est le symbole de cette femme. On ne sait pas trop d'où elle vient, elle a dû vivre bien ou mal, enfin c'est trouble… et on la retrouve avec une espèce de type qu'est plus jeune qu'elle, dans une maison sortie d'une comédie de boulevard, une maison toute moche où elle n'a rien à elle… Et elle est là avec ce manteau de beauf, cette carapace qu'est laide… parce qu'il est moche ce manteau, et elle va le traîner pendant tout le film, jusqu'à le perdre, le récupérer et l'abandonner complètement dans la crique.

  Objectif Cinéma (c) D.R.

Moi, je voulais un manteau noir. Et, en fin de compte, le manteau noir c'était très beau. De plus, ça posait des problèmes de lumière : dans les scènes de nuit, c'était très difficile à éclairer. Alors, j'ai pris quelque chose qui esthétiquement n'est pas beau… Mais, je me suis posé la question après coup de savoir comment le spectateur allait tenir avec cette horreur, c'est comme la voiture… je dois être un peu maso, parce que je déteste l'endroit où elle habite. Même de voir ça en images ! C'est pourquoi je l'ai traité de façon très réaliste et très dépouillée : c'est elle, dans cette espèce de maison de nouveau riche, avec son mec et sa chaîne en or, elle avec sa pelure, et ce break… j'aurais pu prendre une voiture plus jolie, mais c'est ça que je voulais montrer, cette espèce d'univers que j'exècre.