Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 

Objectif Cinéma : Au cours du tournage, dans de telles conditions, il devait régner une tension incroyable, une ambiance électrique ?

Raphaël Nadjari : C'était des hurlements permanents. On a pété sept caméras, des caméras qu'on achetait dans des brocantes. Le dernier plan, on l'a fait avec un pistolet à eau. Les caméras ne tenaient pas. Cela créait une urgence qui aide à trouver des choses stylistiques qui te font bouger, car tu apprends beaucoup.


Objectif Cinéma : Tu étais sûr que tu arriverais au bout de ce film ?

Raphaël Nadjari : Non. J'ai perdu le film de nombreuses fois. Le deuxième jour de tournage, je ne savais pas ce que je faisais sur le plateau. Je me suis dit que j'étais en train de filmer de la merde.


Objectif Cinéma : Alors quel effet cela fait maintenant de le voir fini et projeté en salle ?

Raphaël Nadjari : On est allé au festival de Berlin. Ce qui est génial dans tout le processus, dans la façon dont le film a été financé, grâce à des investisseurs privés, jusqu'aux producteurs et au distributeur, sans oublier les acteurs et les techniciens, c'est qu'on peut l'étendre jusqu'au spectateur. Un format qui révèle sa fabrication, ça marche, car les spectateurs sont à la fois voyeurs et fabricants.


Objectif Cinéma : Pour finir, je voudrais évoquer les influences.

Raphaël Nadjari : Ce que je peux dire d'emblée, c'est qu'il y une chose sûre : tout a été dit et bien mieux dit. A la limite, on fait à peine de la citation mal foutue. Le titre du film est assez rigolo : tu n'es plus toi-même mais le frère de quelqu'un. C'est assez insupportable. Tu ne peux plus faire un plan de rue sans penser à un autre plan dans un autre film, à une scène avec une prostituée sans te dire que…


  Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : Ta démarche peut par exemple faire penser à la nouvelle vague, à des expériences de free cinema. Y as-tu pensé ?

Raphaël Nadjari : La nouvelle vague, non. Cassavetes, oui.