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Reza Bagher & Reza Parsa (c) David Lombourg
Objectif Cinéma : Considérez-vous que le cinéma vous a favorisé pour vous insérer dans cette société?

Reza Parsa : Non, je suis arrivé en Suède à l'âge de 12 ans, et le processus était déjà engagé depuis longtemps. Le cinéma peut être un moyen d'ouvrir les yeux, de porter un regard sur la société où l'on voit mieux les différences. Dans les médias suédois on a beaucoup parlé du terroriste de mon film, plus que l'histoire du petit garçon, qui pourtant représente 50% de mon film. Pour moi, cela montre que l'on voit ce que l'on veut voir.

Reza Bagher : Je suis arrivé à 17 ans, et l'école a été un bon moyen de s'adapter à la société suédoise, le cinéma est arrivé plus tard.


Objectif Cinéma : Il existe de part et d'autre une capacité à filmer l'humiliation, les rapports familiaux, thèmes qui se retrouvent fréquemment dans le cinéma nordique, avez vous hérité du cinéma d'Ingmar Bergman?

Reza Parsa : Non, je ne pense pas que cela soit spécifique du cinéma suédois.


Objectif Cinéma : C'est en tout cas, une capacité à aller droit au but, de porter un regard très juste, tout comme dans Fucking Amal de Lukas Moodysson.

Reza Bagher : J'ai été très impressionné par Fucking Amal, ce film a une grande valeur pour moi et a influencé mon travail sur Ailes de Verre. Lukas Moodysson a réussi à unir un contenu avec quelque chose de drôle : cela a beaucoup joué pour moi.


  Reza Bagher (c) David Lombourg

Objectif Cinéma : Le personnage du père de Nazli est touchant dans son combat quotidien pour maintenir son autorité, tout comme sa fille qui fait tout pour se faire appeler Sarah... Vos films parlent d'un complexe identitaire, non seulement sur cette population immigrée, mais sur la population suédoise en tant que telle.

Reza Bagher : Ce qui est tragique avec le père, c'est qu'il aime énormément ses filles. Il vit pour elles. Sa vie est derrière lui et il n'a finalement pas de réelles raisons de s'insérer dans cette société. Le père fait une dernière tentative d'insertion mais échoue, et n'a plus rien, c'est le moment où il doit choisir entre l'amour et les valeurs. il a décrit l'homme idéal à ses filles, mais cela ne correspond pas du tout à leur vision. Et finalement, il gagne à la fin car il choisit l'amour.


Objectif Cinéma : Votre cinéma est très vivant, la caméra bouge beaucoup, vos films sont très éloignés des films de Kiarostami et de Makmalbahf... Quelles ont été les motivations de cette venue en Suède ?

Reza Parsa : Je ne sens pas d'influences d'Iran, je n'en ai pas vu beaucoup. Mes influences sont plus à chercher dans la poésie de Kieslowski et le réalisme de Bo Widberg.

Reza Bagher : J'ai vu pas mal de films iraniens. Je les porte en moi, ils m'influencent, mais j'aurai du mal à dire comment.

Reza Parsa : Le réalisme du cinéma iranien, à savoir tourner avec des comédiens amateurs, est un défi que j'aimerai relever.