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Reza Bagher & Reza Parsa (c) David Lombourg
Objectif Cinéma : Y a t-il eu un travail spécifique quant à la direction d'acteur?

Reza Parsa : Il y a eu un très long casting, j'ai vu près de 2000 enfants avant de trouver le petit garçon; et près de 400-500 adultes pour le rôle des parents. cela constitue 80% du travail que de trouver vraiment les personnes avec qui le courant passe. On a trouvé un suédois pour jouer l'immigré, ce qui n'était pas chose facile. Ensuite c'est beaucoup de répétitions, car 99% des acteurs suédois sont issus du théâtre. Le temps de ces répétitions permet un très important travail de réécriture.

Reza Bagher : ce fut la même chose pour moi, car la personne peut physiquement correspondre, mais il faut ensuite qu'on puisse s'entendre en ce qui concerne le travail sur le plateau.


Objectif Cinéma : Comment préserver cette vivacité, malgré tout ce travail préparatoire ?

Reza Parsa : On a écrit près de 3 long métrages, il y a beaucoup de matériel qui resservira dans mes futurs films, et ce n'est seulement après 2 ans d'écriture que le film ressemblait à ce qu'il est à présent. Mon premier scénario était mauvais, et c'est à partir du deuxième scénario, qui ressemblait très peu au film, que j'ai pu alors faire vivre cette histoire.


  Reza Bagher & Reza Parsa (c) David Lombourg

Objectif Cinéma : Quelles ont été vos motivations pour venir en Suède ? Et pourquoi la Suède ?

Reza Parsa : Dans mon cas, mes parents avait des amis en Suède qui nous avaient proposé plusieurs fois de venir, quitte à rester plusieurs années pour pouvoir suivre des études et puis repartir. Après la révolution, on a considéré que c'était une bonne idée. 5 jours après notre arrivée la guerre a éclaté entre l'Iran et l'Irak.

Reza Bagher : Effectivement, la classe moyenne envoyait leurs enfants pour être médecin ou ingénieur en Europe. On m'a envoyé à Munich où je suis tombé amoureux d'une suédoise, du moins le croyais je.


Objectif Cinéma : L'immigration est un sujet sensible, comment vos films ont-ils été perçus en Suède ?

Reza Parsa : Les critiques furent très bonnes, et le film a été très bien reçu dans les festivals, mais le public suédois n'a pas suivi. Ce qui s'explique du fait que ce ne soit pas une comédie, et que la distribution en Suède est littéralement catastrophique. Tous les films qui ont marché en Suède ces dernières années sont ceux de chez Memphis Films.

Reza Bagher : Je ne me plains pas, le film a fait 200 000 entrées en Suède, ce qui est beaucoup pour un film sérieux. La distribution a mieux fonctionné que pour Avant la tempête mais ce n'a pas été excellent. Le film a quand même été présenté en Suède comme une histoire d'amour entre une fille et un garçon On a voulu cacher le véritable sujet. La bande annonce a été une des pires que les gens n'aient jamais vu.


Reza Bagher (c) David Lombourg

Objectif Cinéma : Quels ont été les problèmes de fond auquel vous avez été confronté avec vos films ?

Reza Bagher : L'affiche du film ressemble à Top Gun, ce n'est pas du tout représentatif du film ! On essaie de montrer un beau garçon pour que les filles aillent voir le film. Ils n'ont pas été courageux, ils n'ont pas osé dire que c'était un film sur l'immigration réalisé par un immigré. Quand on compare avec Yalla Yalla de Josef Farres qui s'est tout de suite présenté comme un film sur l'immigration, ça a marché.